Extraits de livres / Textes que vous aimeriez partager

Joli extrait, pas fan du tout du style mais l'histoire a l'air superbe. "Thanks for sharing" comme disent les gens qui parlent anglais.

Citation :

Demain je serais peut-être avec Hell.
Un feu rouge. Place de la Concorde. Jamais personne. De toute façon,
peux pas m'arrêter. Roule trop vite. Une voiture noire sur la gauche.
Elle roule vite aussi. Le plus beau moment de sa chanson. Je n'ai que
le temps de monter le son au maximum avant de sentir mon pare-brise
exploser, ma portière exploser, et moi ...
Demain aurait été un autre jour ... semblable

Lolita Pill - Hell

Vous imaginez pas a quel point j'aime ce livre ...

Hell... un de mes bouquins préférés (Yessa, ta gueule ma poule).

Nine a écrit:

Hell... un de mes bouquins préférés (Yessa, ta gueule ma poule).

Eh ! j'ai cité Hell une fois, dans un compliment sur VIP area. Ça donnait quelque chose comme :

Citation :

Ensuite l’aigreur de mon mépris. Elle passe, tend même à disparaître quand je cesse de considérer l’objet de toute cette haine sans contre-exemple. La vérité c’est que je suis un “pur produit de cet univers” (pardon de paraphraser approximativement cette bible que doit être, pour certain d’entre vous, Hell, mais c’était il y a longtemps, vous comprenez ?)

À la réflexion, ça ne devait pas être un compliment. Mais je crois qu'on m'attaquait. Réflexe défensif, tu comprends ?

Citation :

Je ne sais quelle infime et insaisissable énergie s'accumule en nous au long des jours monotones, je ne sais pourquoi, tout d'un coup, la mauvaise conjonction des astres, l'interprétation erronée d'un geste ou d'une phrase provoquent le désir de précipiter son avenir. Parce qu'on ne peut croire, quand on va sur ses quatorze ans, que la vie n'est que cela : une lutte pour que le destin émette une lueur, qu'il montre quelque signe de bonheur, un ouragan qui fasse s'envoler sur la place et crépiter sous ses pieds les feuilles mortes en automne.
Dans l'intervalle, ce sont les infortunes qui s'accumulent, et ces bêtes tapies dans cette obscène obscurité sortent à la lumière et montrent leurs dents voraces.

Antonio Skármeta - La fille et le trombone
(début du chapitre 23, c'est un narrateur jeune fille qui s'exprime)

Il n'y aucun mot compliqué, pas un qui dépasse trois syllabes, encore moins de citations de Bachelard, de Kant, de Marx, de Barthes ou de ce putain de sacrosaint de Nietzsche de merde sans qui on pourrait même plus pisser tranquille, ni beaucoup de mots qui ont une étymologie complexe et une orthographe exotique, pourtant je trouve ce passage simple et beau pour expimer la langueur pénible des jours monotones, et cette impatience freinée par des je ne sais quoi que nous avons tous en nous de vivre la vie quand nous sommes à l'aube de l'âge adulte.

"Presque tous, nous avons été ce petit enfant qu'un père éleva dans ses bras comme un dieu qu'on offre à l'amour du monde,et l'univers nous a aimés, et les femmes en nous regardant ont voulu nous douer de tous les bonheurs. Tout nous engage à subsister d'abord, tout ensuite nous abandonne."
Jean Guéhenno, 1967,
Journal d'un homme de 40 ans.
Je ne me rappelle pas de quoi parle ce livre, ni même si je l'ai fini. Mais ce passage là m'a bouleversé... Peut être pcq ça me parait juste.

kiky270281 a écrit:

"Cependant, le titre générique de théorie des traits sémantiques ne doit pas embabouiner le lecteur qui trouvera sous cette dénomination nombre d'approche très différentes les unes des autres, voire des approches incompatibles"
Aïcha Rouibah - Entendre à lire

Quel malade Kiky ! J'vais te balancer des extraits d'essais de narratologie de Genette, ça va chier !!!

Allez, un peu de Genette

Citation :

la pratique de la lecture et de l'écriture devaient à la longue affaiblir le mode auditif de perception des textes au profit d'un mode visuel, et donc leur mode d'existence phonique au profit d'un mode graphique (rappelons que les débuts de la modernité littéraire ont vu, en même temps que les premiers signes de la disparition du système de la versification classique, les premières tentatives systématiques, avec Mallarmé et Apollinaire, d'exploration des ressources poétiques du graphisme et de la mise en page) -et surtout, et à cette occasion, mettre en évidence d'autres caractères du langage poétique, que l'on peut qualifier de formels (...), en ceci qu'ils ne tiennent pas au mode deréalisation, ou "substance" (phonique ou graphique) du signifiant, mais à l'articulation du signifiant et du signifié considérés dans leur idéalité

dans Figures III

pierre-o a écrit:

Quel malade Kiky ! J'vais te balancer des extraits d'essais de narratologie de Genette, ça va chier !!!

Je ne rentrerai pas dans ce jeu de surenchère, c'était plus une forme d'humour qu'autre chose
D'autant plus que je ne conseillerai pas le bouquin d'Aïcha au commun des mortel, c'est diablement technique quand même
Mais j'ai adoré l'emploi du verbe "embabouiner" perdu dans cet ouvrage super sérieux ^,^
Elle m'a raconté qu'elle avait mis une référence bidon aussi, quelque part dans le livre, ce serait un jeu répandu entre scientifiques, pour voir si y en a un qui va se faire avoir et citer la référence sans vérifier la source...

J'avais compris Kiky t'inquiète, mais tu comprends mon calvaire à avoir fait des études littéraires, dès que je lis des trucs comme ça je fais des bonds... d'ailleurs à tous ceux qui voudraient en faire, voyez ce qui vous attend, c'est plus "matheux", "logique" et abstrait qu'on ne le croit... le jargon à la con n'a cessé de me saoûler.

D'accord avec toi sur le "embabouiner", bien marrant

Je vous livre ici un des plus beaux extraits du dernier Carrère, Un Roman russe
- j'écrirai mon avis dans la dernière lectance, pour le reste -

Emmanuel Carrère a écrit:

En sortant de l'hôtel, situé comme il se doit au bord d'un canal parfaitement romantique, je remarque, au rez-de-chaussée de l'immeuble voisin, un salon de massage et, en m'approchant, que ce salon de massage ne propose pas seulement des massages, mais aussi des séances de floating - qui consiste à flotter dans un caisson d'eau salée, sans avoir besoin de faire aucun mouvement pour se maintenir à la surface. Le caisson, dont on voit des photos en vitrine, a la taille d'une grande baignoire, mais munie d'un couvercle et hermétiquement close, de façon qu'aucune stimulation extérieure, visuelle ou auditive, ne gêne la relaxation. Inutile d'être très malin pour observer que ce tank est très semblable à une tombe, et deviner que la perspective de passer un moment dans une telle tombe m'a tout de suite ragaillardi : j'ai trouvé comment occuper ma soirée.
[...]
Je flotte, nu, à la surface d'une eau tiède et légèrement gluante. Obscurité totale, silence total, hormis le battement du sang dans les artères. On peut, si on le souhaite, appuyer sur des boutons qui procurent musique new age et lumière tamisée, mais je préfère m'en passer. Est-ce que ça me plaît ou non ? Difficile à dire. Le monde extérieur n'existe plus. Je suppose que c'est une expérience enrichissante pour des gens qui passent leurs journées dans l'incessante trépidation d'une vie professionnelle stressante, des hommes d'affaires qui rêvent - de loin - de calme et de vie intérieure. Mon problème à moi est exactement inverse. Je ne fréquente pas beaucoup le monde extérieur, la vie réelle, et passe le plus clair de mon temps dans mon propre monde intérieur, dont je suis fatigué, justement, et où je me sens prisonnier. Je ne rêve que de quitter cette prison, mais je n'y arrive pas, et pourquoi donc? Parce que j'en ai peur, et aussi, c'est le plus déplaisant à admettre, parce qu'au fond j'aime ça.

[...]



Il pleut dehors, je me sens plein d'énergie.

Pour moi les plus beau textes ne sont pas forcément ceux qui on pleins de mots compliqué, écrit pas des auteurs marginaux imcompris ou super célèbre. Un texte qui me tord le ventre de douleur ou qui gonfle mon coeur de joie et une oeuvre digne de se nom!

"Sharn ne voulait pas renoncer. Il s'étendit dans la pénombre,
cherchant à contrôler son flux vital. Sa respiration ralentit jusqu'à
devenir imperceptible. Ses longs doigts maigres cherchèrent les lèvres
noircies de la cicatrice fatale cautérisée au fer rouge. La blessure
ancienne, le stigmate honteux d'un Vorkeul privé de son bien le plus
précieux, de son âme : sa cage."

Michel HONAKER.

Le Chant du Vorkeul

Frane a écrit:

Pour moi les plus beau textes ne sont pas forcément ceux qui on pleins de mots compliqué, écrit pas des auteurs marginaux imcompris ou super célèbre. Un texte qui me tord le ventre de douleur ou qui gonfle mon coeur de joie et une oeuvre digne de se nom!

Ben, on a jamais dit le contraire... !!

pierre-o a écrit:

Frane a écrit:

Pour moi les plus beau textes ne sont pas forcément ceux qui on pleins de mots compliqué, écrit pas des auteurs marginaux imcompris ou super célèbre. Un texte qui me tord le ventre de douleur ou qui gonfle mon coeur de joie et une oeuvre digne de se nom!

Ben, on a jamais dit le contraire... !!

T'inquiète je visait personne en disant cela , d'où le "pour moi" en début de phrase sinon j'aurai commencer par "Je pense"! Je justifi surtout le fait que je ne suis pas fan de Littérature classique!
Pour beaucoup c'est un tort mais je lis surtout du fantastique et de la science fiction et j'y trouve autan à méditer que dans un roman dit "classique"!
Je n'ai pas à juger de la lecture des autres! (pardon pour l'orthographe )

Frane a écrit:

pierre-o a écrit:

Frane a écrit:

Pour moi les plus beau textes ne sont pas forcément ceux qui on pleins de mots compliqué, écrit pas des auteurs marginaux imcompris ou super célèbre. Un texte qui me tord le ventre de douleur ou qui gonfle mon coeur de joie et une oeuvre digne de se nom!

Ben, on a jamais dit le contraire... !!

Pour beaucoup c'est un tort mais je lis surtout du fantastique et de la science fiction et j'y trouve autan à méditer que dans un roman dit "classique"!
Je n'ai pas à juger de la lecture des autres! (pardon pour l'orthographe )

Tu dis ça peut-être parce que tu n'as pas lu assez ce que tu appelles des romans "classiques" (c'est-à-dire tous ceux qui ne sont pas SF ou fantastique si je t'ai bien compris). Or, les "classiques" comme tu le dis ne sont pas forcément complexes, ils sont parfois longs et descriptifs et moins "funky" ou "aguicheurs" que la SF certes et surtout ils ont ce relent terrible de nos années collèges-lycées où l'on nous forçait à lire des trucs durs pour notre âge, ce qui fait qu'on a assimilé cette littérature à une littérature d'élèves, donc chiante, complexe, symbolique, cryptique...

La littérature est un puits sans fond... on trouve de tout, la SF et le fantastique étant aussi nobles en effet que les romans réalistes russes ou les oeuvres du romantisme français etc... tu aurais étudié de la SF au collège/lycée, tu aurais trouvé ça aussi chiant qu'un Balzac puisqu'on t'aurait forcé à les lire et à les étudier sous toutes leurs coutures...

Pour ce qui me concerne j'aime pas me cantonner à un seul genre, j'aurais l'impression de tourner en rond, de voir comme un borgne, de pas mettre d'épices dans mes plats et de bouffer des patates tous les jours... jusqu'à l'overdose. Je prends autant de plaisir à lire de la SF (ça m'arrive !), des romans autobiographiques, des polars et mêmes des romans plus cucul la praline...

En tout cas, faut pas se sentir plus "idiot" à lire de la SF, ça serait con. Le seul dommage serait de ne lire que ça.

pierre-o a écrit:

Tu dis ça peut-être parce que tu n'as pas lu assez ce que tu appelles des romans "classiques" (c'est-à-dire tous ceux qui ne sont pas SF ou fantastique si je t'ai bien compris). Or, les "classiques" comme tu le dis ne sont pas forcément complexes, ils sont parfois longs et descriptifs et moins "funky" ou "aguicheurs" que la SF certes et surtout ils ont ce relent terrible de nos années collèges-lycées où l'on nous forçait à lire des trucs durs pour notre âge, ce qui fait qu'on a assimilé cette littérature à une littérature d'élèves, donc chiante, complexe, symbolique, cryptique...

La littérature est un puits sans fond... on trouve de tout, la SF et le fantastique étant aussi nobles en effet que les romans réalistes russes ou les oeuvres du romantisme français etc... tu aurais étudié de la SF au collège/lycée, tu aurais trouvé ça aussi chiant qu'un Balzac puisqu'on t'aurait forcé à les lire et à les étudier sous toutes leurs coutures...

Pour ce qui me concerne j'aime pas me cantonner à un seul genre, j'aurais l'impression de tourner en rond, de voir comme un borgne, de pas mettre d'épices dans mes plats et de bouffer des patates tous les jours... jusqu'à l'overdose. Je prends autant de plaisir à lire de la SF (ça m'arrive !), des romans autobiographiques, des polars et mêmes des romans plus cucul la praline...

En tout cas, faut pas se sentir plus "idiot" à lire de la SF, ça serait con. Le seul dommage serait de ne lire que ça.

Je me doutait bien que tu dirai cela, car on me le dit à chaque fois ^^ Je ne remet pas en cause ton experience bien au contraire mais ( et ce n'est pas de la vantardise mal placée ) j'ai commencer avec des Stenphen King à 8 ou 9 ans ( nan c'est pas non plus du mito ^^) et j'en suis toujours pas dégoutée! Le point de vue est juste un peu different ^^
Certe j'ai encore mieux compris ce que je lisai en grandissant! L'univers que j'ai construit autour de moi ne tourne pas en rond sur lui même il est riche de ces lectures même si il y a une certaine exclusivité c'est vrais. Si je ne supporte pas le classique ce n'est pas à cause de l'école! j'ai certains auteur "classique" dans ma bibliothèque (Didero, Flaubert, Hugo...) mais ils on la particularité de m'avoir touché et pas parceque ils étaient plus simple!
Si je suis si attaché au fantastique et à la science fiction c'est parceque j'y trouve tout ce dont j'ai besoin et je n'ai pas besion de plus!
Je ne supporte pas la lourdeur (Tolkien me sort par les yeux), j'aime l'émotion, et c'est dans les romans fantastique que je trouve le reflet le plus net de la nature humaine!
Question de point de vue!

Pas de problème, je me suis mal exprimé, je veux pas que tu croies que je pense que tu ne lis que le même livre plus ou moins...

Perso, je déteste ce que fait Stephen King pour ma part hormis, ce que je considère comme un pur chef d'oeuvre, "La ligne verte" qui m'a fait presque chialer (si, si !). C'est marrant car je trouve King très chiant la plupart du temps ; "Jessie" par exemple, a été un calvaire à finir... on savait très bien qu'elle allait s'en sortir de ses menottes sur son plumard, pas besoin de 600 pages avec des images convenues pour un prétendu suspense... d'accord avec toi pour Tolkien, ça part trop dans tous les sens, pour moi c'est too much...

Je ne vois pas ce que tu entends par "auteurs compliqués" en fait... Hugo n'est pas si simple à lire par exemple. Après qu'il y ait des auteurs qui se tirent sur la nouille en employant un jargon pédant, d'accord avec toi, c'est pénible et ne plaît qu'à ceux qui se croient intelligents. Mais parfois il y a aussi quelque chose de jouissif à essayer de déchiffrer le double sens d'un roman, le double sens des mots, s'attarder sur les jeux musicaux dans chaque phrase... la littérature n'est pas que le fond mais un peu la forme parfois. De l'abstraction, parfois, peut naître l'émotion en sous-sol même s'il est vrai qu'au début on est un peu paumés dans quelques lectures... il y a des auteurs comme Umberto Eco (que je n'aime pas particulièrement d'ailleurs) qui font peur au début parce qu'on a le sentiment d'être une merde à côté de leur savoir mais en même temps quand tu lis "Le nom de la rose" c'est un bouquin super prenant, riche en émotion, un vrai polar etc... il faut parfois se mettre des coups de pied au cul pour pas passer à côté de bonnes choses. Alexandre Jardin ou F.Zeller (son clone blond) sont faciles à lire mais, bordel, que c'est nul, niais, sans saveur ! Je préfère encore me gratter la tête sur le sens profond du "Procès" de Kafka que de feuilleter des merdes de suffisance (mais écrites simplement) de Christine Angot ou de cet autiste de Houellebecq tellement à la mode puisqu'ils transpirent tous de conneries et de vantardise.

Bon, allez, c'est vrai, on lit ce que l'on veut, mais faut essayer de rester curieux, c'est l'essentiel.

pierre-o a écrit:

Je ne vois pas ce que tu entends par "auteurs compliqués" en fait... Hugo n'est pas si simple à lire par exemple. Après qu'il y ait des auteurs qui se tirent sur la nouille en employant un jargon pédant, d'accord avec toi, c'est pénible et ne plaît qu'à ceux qui se croient intelligents. Mais parfois il y a aussi quelque chose de jouissif à essayer de déchiffrer le double sens d'un roman, le double sens des mots, s'attarder sur les jeux musicaux dans chaque phrase... la littérature n'est pas que le fond mais un peu la forme parfois. De l'abstraction, parfois, peut naître l'émotion en sous-sol même s'il est vrai qu'au début on est un peu paumés dans quelques lectures... il y a des auteurs comme Umberto Eco (que je n'aime pas particulièrement d'ailleurs) qui font peur au début parce qu'on a le sentiment d'être une merde à côté de leur savoir mais en même temps quand tu lis "Le nom de la rose" c'est un bouquin super prenant, riche en émotion, un vrai polar etc... il faut parfois se mettre des coups de pied au cul pour pas passer à côté de bonnes choses. Alexandre Jardin ou F.Zeller (son clone blond) sont faciles à lire mais, bordel, que c'est nul, niais, sans saveur ! Je préfère encore me gratter la tête sur le sens profond du "Procès" de Kafka que de feuilleter des merdes de suffisance (mais écrites simplement) de Christine Angot ou de cet autiste de Houellebecq tellement à la mode puisqu'ils transpirent tous de conneries et de vantardise.

Bon, allez, c'est vrai, on lit ce que l'on veut, mais faut essayer de rester curieux, c'est l'essentiel.

Ben au final on finit pas s'entendre ^^

"Elle était toute jeune comme on l'était, Giorgio
et moi. Plein de foutre et d'illusions sur l'amour. Le partage. La
fidélité. L'éternité et les rafistolages. On finit toujours par s'en
détacher. Oubliés et les serments d'amour qu'on a crachés sous les
portes cochères et le reste. On devient alors manchots et cons, ça
aussi, c'est dans notre nature. On n'est pas faits pour les serments.
On est jamais capables de les tenir. jamais foutus de les respecter.
Ils nous échappent sans cesse. On se réinvente jamais. On se contente
juste de faire d'autres serments qui effacent les précédents. On n'a
pas le coeur assez puissant, aventureux ou distingué. Les yeux pas
souvent ouverts. Ça doit être à cause de la merde qui nous colle aux
paupières. La merde et les illusions

Bon, un peu de lecture pour les anglophones

Philip K. Dick dans A Scanner Darkly ou Substance Mort a écrit:

What does a scanner see? he asked himself. I mean, really see? Into the
head? Down into the heart? Does a passive infrared scanner like they
used to use or a cube-type holo-scanner like they use these days, the
latest thing, see into me - into us - clearly or darkly? I hope it
does, he thought, see clearly, because I can't any longer these days
see into myself. I see only murk. Murk outside; murk inside. I hope,
for everyone's sake, the scanners do better. Because, he thought, if
the scanner sees only darkly, the way I myself do, then we are cursed,
cursed again and like we have been continually, and we'll wind up dead
this way, knowing very little and getting that little fragment wrong too.

Extraits des Métamorphoses d'Apulée pour les latinophones :

Citation :

Ecce Socratem, contubernalem meum, conspicio. Humi sedebat... ad miseram maciem deformatus. "Hem, inquam, mi Socrates, quid istud ? quae facies ?" At ille digitum a pollice proximum ori suo admovens et in stuporem attonitus : " Tace, tace, inquit" et circumspiciens tutamenta sermonis : "Parce, inquit, in feminam divinam ne quam tibi lingua intemperante noxam contrahas !" - "Ain tandem, inquam, potens illa et regina caupona quid mulieris est ?" - "Saga, inquit, et divina, potens caelum deponere, terram suspendere, fontes durare, montes diluere, Manes sublimare, deos infimare, sidera extinguere, Tartarum ipsum illuminare." - "Oro te, inquam, cedo verbis communibus !" - "Vis, inquit, unum vel alterum, immo plurima eius audire facta ? Amatorem suum, quod in aliam temerasset, unico verbo mutavit in feram castorem...
Cauponem quoque vicinum, atque ob id aemulum, deformavit in ranam et nunc senex ille, dolium innatans, vini sui adventores pristinos raucus appellat. Alium de foro, quod adversus eam locutus esset, in arietem deformavit et nunc aries ille causas agit..." - "Mira, inquam, sed nec minus saeva, mi Socrates, memoras. Denique mihi quoque non parvam incussisti sollicitudinem, immo vero formidinem. Itaque maturius quieti nos reponamus et, somno levata lassitudine, noctis antelucio aufugiamus istinc quam pote longissime."

Un mois après, je m'incruste... ce que je lis en ce moment (je lis toujours plusieurs livres en même temps, question de moments de la journée) Dans le désordre : Harry Potter, Le cornet acoustique de Léonora Carrington, La fonction thérapeutique du symbole de Pierre Colleuil et La mythologie des arbres de Jacques Brosse.

En plus des romans à la con ... (je ne considère pas le roman comme oeuvre artistique mais comme un moyen de distraction, un peu comme une série télé) alors les cours sur le Rouge et le Noir pendant des mois à coup de 5h par semaine ... ppffffff

Donc, je disais que j'ai trouvé un petit bouquin sympas pour les amateurs de ce que peut-être l'esprit Fight Club et la poésie.
J'ai nommé: Le Grand Jeu. Le livre en lui-même c'est: les poètes du Grand Jeu.
Une revue de poètes de 20 ans, tous défoncés qui ont voulu aller à la source des choses. Et la phrase qui conclut l'introduction est significative:

Citation :

Pas de libre arbitre
Pas de caprice, de fantaisie
Pas de jolies choses
Le Grand jeu est primitif, sauvage, antique et réaliste.

René Daumal