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 Il écrit ausi des nouvelles (oh non)

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marvin
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Il a du mal avec les cons.
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MessageSujet: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 11:30

Ben si *oui oui*

Ma toute première, donc.

R.I.P


Le réveil fut difficile. Mes yeux s’ouvraient péniblement sur un plafond de pierre de taille humide et rongé par les moisissures du temps. Je me sentais engourdi jusqu’à la moelle de mes os. En tentant de me lever, ma première constatation fut celle de mon affreux mal de dos. Habitué à cette douleur de par mes beuveries de jeunesse où je m’endormais parfois à même le sol, je conclus que j’avais passé la nuit ici, allongé dans ce qui ressemblait à... un cercueil ?
M’étais-je endormi dans une crypte ? C’était absurde.

La bouche pleine d’un goût amer, comme celui des matins difficiles, une pensée me vint. Quel jour était-on la veille ? Il me revint des bribes de mémoire, de souvenir de repas de fête bien arrosé... Je réfléchis un peu et une idée m’assaillit : mon travail ! J’allais encore me retrouver en retard, et cette fois-ci, Dufoin m’avait prévenu. Un retard de plus et c’était la porte ! Je sortis en hâte de la crypte où j’avais passé la nuit pour me retrouver dans un cimetière. De toute évidence, nous étions en pleine nuit. Ouf ! Peut-être avais-je encore une chance de gagner mon domicile pour me préparer à aller au bureau ?

Je réalisais soudainement que je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais. C’était une nuit sans lune, mais je devinais les formes grâce à la chape lumineuse orangée d’une serre avoisinante. Qu’est-ce que je faisais ici ? C’était sûrement une plaisanterie stupide due à l’esprit malicieux et pervers de mes camarades de boisson... Stéphane, par exemple... Cette idée fit naître un sourire sans joie au coin de mes lèvres gercées. Sans joie, car il est vrai que ma situation aurait inspiré de la compassion à un tueur en série... Mais tout de même, penser à ces joyeux compères me réchauffait le cœur. Ce n’était pas le cas de mes extrémités, littéralement gelées par le froid mordant de cette nuit-là. Stéphane Bronsart....En marchant dans l’allée de ce cimetière, je me rappelais de son visage jovial, quelque peu ridicule avec ses cheveux clairsemés. Sacré Stépha...

Je me pétrifiais à la vue d’une chose à terre. L’objet était face à la lumière orange de la serre. Il s’agissait d’une sorte de dalle de marbre. Ce n’était pas sa nature qui me surpris si violemment, mais l’inscription, dont les recoins baignés de lumière orange semblaient briller d'un triomphe indicible :

Ci-gît
STEPHANE BRONSART
Tu nous manqueras.

Le choc faillit me renverser. Je m’appuyais à un cyprès pour ne pas chuter. Qu’est-ce qu’il faisait ici ? Quand était-il mort ? Je ne suis plus sûr de la scène qui suit, j’était dans un état second et je du sûrement commettre des actes innommables. Que Dieu me pardonne, mais je vais vous narrer ce moment tel que je m’en souviens.

Pris dans une sorte de colère mêlée d’incompréhension, je me saisis avec mes deux mains gantées de la lourde dalle. Mes doigts pleins de gerçures me faisaient souffrir le martyr, mais il fallait savoir. Je déposais la dalle contre le cyprès. Je ne pris pas attention au cercueil et je ne me souviens pas de son aspect. Une fois ouvert, je suis à peu près sûr que je m’évanouis. A mon réveil, Je couru quelques mètres plus loin de la tombe de mon ami pour retomber de fatigue. Mais durant ce court sommeil, l’image que j’avais aperçue me hantais. Je revoyais sans cesse le visage de mon ancien camarade, défiguré par les cicatrices qui lui zébraient le visage. Mais ce n’est pas ces sanglants éclairs qui m’avaient choqué le plus, le visage était rongé par les asticots et la moisissure, et l’odeur de pourri qui en émanait était insoutenable.

Je rassemblais mes esprits. Je ne pouvais pas avoir passé qu’une nuit dans cette crypte. J’avais vu Stéphane le samedi à l’occasion de la réussite du Bac de sa fille aînée, et j’étais sûr de cela. Or un corps ne peut pas se dégrader aussi vite, même sous terre ! Nous n’étions donc pas Lundi, par contre, je n’avais aucune idée du temps nécessaire à un corps pour prendre cet aspect là. Peut-être une semaine... Peut-être plus...Vivant célibataire, je ne m’inquiétais pas pour ma famille, mes parents habitaient en Bretagne et j’étais fils unique. Je sortis du cimetière, guidé par la lumière orangée de la serre. Je regardais ma montre. Bien entendu, elle était arrêtée. Elle indiquait avec un entêtement proche de l’obstination 23:12.

Je scrutais l’horizon pour tenter de voir la lumière du soleil, mais apparemment l’aube était encore loin... Etant sorti du cimetière, je réalisais que je me tenais sur une route longeant ce lieu morbide. Sauvé ! Une voiture allait bien finir par passer par ici.

Après quelque instants passé dans le noir d’encre de cette nuit de cauchemar, assis à coté de cette route, il me semblait évident que cet axe était aussi fréquenté que la ligne transsibérienne, hors heures de pointe. Ne pouvant rester assis à cause du froid, je me levais et décidai d’aller voir cette serre dont la lumière me berçait depuis mon étrange réveil. Je coupais à travers champs pour atteindre plus vite cet éventuel radeau de sauvetage.

J’arrivai à la serre. Devant la porte, un panonceau d’informations me renseignait sur les activités de ce bâtiment.

Serre de POUILLY SUR MAZROL
Spécialisée dans la culture des légumes
Vente au détail possible
Pour plus d’information appelez au 02.40...

J’avoue que dans ma situation, je n’y prêtais guère attention. Je sonnais à la porte. Après avoir attendu longuement, j’entrais, poussé par la fatigue et le froid.
« Il y a quelqu’un ? »
Réitérant ma question, je me rendis compte à quel point elle était stupide. En effet, la nuit, les serres sont automatisées et fonctionnent sans employés. Mais plusieurs détails clochaient et me faisait penser que celle-ci n’était pas totalement abandonnée au contrôle des machines de nuit. La porte était ouverte et plusieurs voitures trônaient dans le parking.

J’avançais prudemment dans la serre. Je cherchais un téléphone. Je finis par apercevoir enfin un exemplaire de cet artefact des temps modernes, posé nonchalamment sur une table. J’empoignai le combiné d’une main ferme quoique tremblante malgré mes gants chauds, et composai le 17 fébrilement. Je finis par m’apercevoir que le téléphone n’avait aucune tonalité, et que j’agissais donc en pure perte. Agacé par l’intensité pathétique de la scène, je jetai le combiné sur son support ivoire.

Cet acte anodin eu une conséquence surprenante. En effet, le combiné cogna le socle avec une telle violence que celui-ci explosa en pièces. Je savais que je n’avais rien d’un gringalet, mais tout de même... Peut-être que ce téléphone était déjà fissuré ? Je n’accordait aucune importance à l’évènement et poursuivit mon investigation dans la serre, bercée par les bruits ronronnants des climatiseurs et des lampes halogènes. Je finit par me rendre à l’évidence : cette serre était vide de tout élément susceptible de m’aider. Résigné, je sortis de ce bâtiment et me retrouvai sur le parking. Pris d’un espoir subit, je m’approchai d’une voiture garée et tentai de l’ouvrir. A ma stupeur, elle n’était pas fermée et les clés étaient sur le tableau de bord ! Pas une hésitation, je ne réfléchis même pas à cette aberration et enclenchai le moteur. Il toussota, mais daigna démarrer et je m’élançais sur la route.

Je tentai d’allumer la radio, mais ne réussit qu’à entendre des parasites. Je roulais depuis une bonne demi-heure lorsque la radio, que j’avais laissée allumé (le bruit des parasites me rassurait...) émit autre chose que des crachotements.

... d’autre part, des nouvelles dans l'impressionant accident de voiture qui a déjà causé la mort de deux personnes, le troisième passager vient de décéder de ses blessures à l’hôpital. L’accident à eu lieu vers 23 : 15, probablement donc durant une fête. Le conducteur, un dénommé Stéphane Bronsart, avait un taux d’alcoolémie supérieur à 1 gramme. Le premier passager, Christophe Bernard (Je tressaillit en entendant mon nom) était lui aussi en état d’ivresse. Ils ont été enterrés dans le cimetière de Pouilly Sur Mazrol il y a deux semaines, et aujourd’hui nous apprenons la mort de François Pontanne, qui était également dans la voiture accidentée. Attention donc, l’alcool et la route ne font pas bon ménage.
La zone de Pouilly Sur Mazrol dont nous parlions il y a un instant est toujours interdite pour cause de contamination au dernier degré par du cadmium, du souffre et quelques autres éléments chimiques inconnus. Les scientifiques ignorent comment ils sont arrivés ici, mais prudence, ces matériaux sont extrêmement dangereux et toutes leurs propriétés ne sont pas encore connues. Cette contamination a été détectée il y a une semaine, les autorités ont immédiatement organisé l’évacuation du département. Le voleur du tabl...

J’éteignit la radio d'un geste mécanique, abasourdi, incrédule et traumatisé par ce que je venais d’entendre. J’arrêtait le moteur et sorti de la voiture. Je m’assis au bord de la route et réfléchi.

Je venais d’entendre que j’étais mort et enterré depuis deux semaines ; que la zone où je me trouvais était complètement coupée du monde à cause d’une contamination mystérieuse. La situation était grave. Une pensée me vint subitement, je ne m’était jamais posé de questions depuis mon réveil à propose de MON aspect... Je me levais subitement et braquait le rétroviseur sur moi-même.

Je ne me rendis pas compte tout de suite que je l’avais littéralement arraché de la voiture. Le miroir me renvoyait une image de parodie d’être humain, hagarde, décharnée, ensanglantée et moisie. Comment avais-je pu ne pas m’en rendre compte ? Les gants et mon pantalon long masquaient tout détail morbide. Comment pouvais-je vivre dans cet état ? Mes muscles étaient à nu et, déboutonnant à la hâte ma chemise, je voyais battre mon cœur à travers mes os à une vitesse affolante. Curieusement je ne m’évanouis pas. Haggard, je m’aperçu alors que j’avais arraché le rétroviseur de la voiture. Me remémorant l’épisode du téléphone, je déduis que mon état m’autorisait une force surnaturelle. Mais à quel prix ! Que pouvais-je faire ? Je ne pouvais espérer retourner à la civilisation dans cet état ! Perdu dans mes réflexions, je n’avais pas remarqué que l’aube commençait à pointer au fond.

Lorsque enfin je m’en rendis compte, le soleil était presque visible à l’horizon, mais le ciel paraissait jaunâtre. C’était sûrement dû au souffre... Etait-ce cette contamination qui m’avait rendu la vie ? Etait-il possible que d’autres personnes aient pu revivre comme moi ?

Je ne le sais toujours pas. J’écris ces lignes sur un carnet de notes que j’ai trouvé dans la voiture que j’ai volée. Je sens mes forces décliner, et ma jambe droite s’est détachée à cause de la pourriture. Je ne vais pas tarder, je pense, à retourner à mon repos, que je n’aurais jamais dû quitter. J’aurais préféré éviter cette courte résurrection, qui m’a laissé le temps de souffrir, le temps de connaître l'ultime horreur, le temps de regretter les actes qui ont causé ma première mort... Ainsi, mes seconds derniers instants auront été baignés de souffrance, de pourriture et de remords. D’où cette contamination a-t-elle pu surgir ? Le souffre... l’odeur que je perçoit enfin à travers mes narines putréfiées me prend à la gorge, et j’entrevois une solution... il est trop tard...je ne peux plus écrire... Ad



Notes trouvées sur un carnet par l’équipe de décontamination, auprès d’un cadavre au bras et à la jambe détachés, lui-même adossé à une voiture. L’équipe trouva en outre une possible source de la contamination, à savoir un étrange livre du quel semblait émaner l’odeur monstrueuse qui couvrait la région, intitulé : De Vermis Mysteriis.

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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 11:38

C'est pas grave si je dois double poster ? C'est trop long pour le message, et puis elles sont pas sur dA parce que pas encore parfaites.

Houle froide
(titre improvisé à l'instant même)


« Sur le pont supérieur, je regardai les vagues. L’expression mer d’huile prenait ici tout son sens. L’eau bougeait mollement à perte de vue, et seul l’écume provoquée par le mouvement du ferry semblait la troubler. J’avais entrepris ce voyage afin de régler une urgente affaire avec un client anglais. J’étais parti de Ouistreham au matin. J’avais opté pour le voyage léger, et avait laissé la plupart de mes bagages dans ma voiture, au pont inférieur.
N’étant pas sujet au mal de mer, j’aimais beaucoup les voyages en bateau. Mais étrangement, la traversée de la Manche m’avait toujours parue ennuyante au possible. Aussi, j’étais assez pressé que la silhouette aplatie de l’Angleterre apparaisse enfin.
Tous les gens du bateau m’avaient paru mornes et sans intérêt, un peu comme je devais leur apparaître, finalement.
Tandis que le vent frappait mon visage rougi par l’iode, je repensai aux autres voyageurs. Ils étaient tous gris, et m’apparaissent comme des ombres furtives au travers des couloirs. Ce voyage m’était de plus en plus ennuyeux.
Le ferry avançait plus lentement qu’une tortue dépressive. Cette immense masse semblait rester immobile. Les secondes me semblaient s’écouler telles des gouttes de sirop trop vieux, molles, fades et amères comme de la bile. Je baillai plusieurs fois par minutes. La mollesse de ce voyage semblait déteindre sur moi. Je n’avais plus aucune force. Doucement, je m’éloignai de la rambarde et franchis la porte qui conduisait au bar.

Cette pièce habituellement bondée de gens mornes sans histoires ni réelles personnalités était vide. Aucun serveur, personne. Une tenace odeur désagréable imprégnait le lieu. Comme un mélange d’odeur de pourriture et de galettes grillées. La moquette semblait imprégnée d’une substance visqueuse et puante. J’avais l’impression de marcher sur une éponge gorgée de colle à tapisserie. La pièce était plongée dans une sorte de froid humide, et la douleur d’une ancienne fracture au bras droit s’éveilla soudain. La pièce était saturée de vapeur d’eau, mes rhumatismes me faisaient souffrir. Je fus saisi d’une subite frayeur. Me précipitant hors du bar, je pris la direction des cabines. Je voulais retrouver la mienne.

Dans la précipitation, je me trompai, et ouvrai à la volée une autre cabine ne m’appartenant pas.

Un homme était assis sur une chaise au milieu de la cabine. Son regard était terrifié et son visage déformé par un rictus à travers lequel on distinguait la maladie, la folie et la douleur. L’homme était extrêmement pâle mais semblait respirer. Je lui demanda alors : « Monsieur ? Est-ce que… vous avez besoin de quelque chose ? »
L’individu sembla grogner un mot. Je n’insistai pas et commença à ressortir, lorsque l’homme grogna plus intensément. « Ca ne va pas ? » lui demandai-je.
L’étrange personnage hurla alors avec une force démesurée et impossible à déployer pour un humain. Ce cri dura quelques secondes, puis s’évanouit dans les corridors sombres du ferry. Pétrifié et surpris par ce hurlement, j’assistai alors à une scène atroce.

L’homme s’agrippa soudain à sa chaise et sa tête se braqua sur moi. Ses traits semblaient se déformer. Sa lèvre inférieure descendit lentement, laissant sa gencive à découvert. Des cernes atroces semblaient se former doucement, tandis que ses yeux se fermaient d’une façon abominable. Les nerfs de son visage semblaient se détendre brutalement. Un vision d’horreur m’assailli soudain. Une substance grisâtre commença à couler de ses narines qui se fermaient. Je réalisai avec effroi qu’il s’agissait de son cerveau. La réalité m’apparut enfin : l’homme se liquéfiait sous mes yeux.

Brutalement, il eut un sursaut, comme si tous ses os avaient disparus d’un coup sec. L’homme –si on pouvait encore l’appeler ainsi- rota un mot en un hoquet, que je ne compris pas. L’individu s’effondra alors en une flaque malodorante qui imbiba rapidement la moquette de la cabine. Mes narines perçurent la même odeur nauséabonde que dans le bar. Je m’évanouis et tombai avec fracas sur le sol.

A mon réveil, je me trouvai toujours dans l’embrasure de la porte, et l’odeur nauséeuse me prit à la gorge. Cependant, une chose était différente. Le bateau n’était plus plongé dans le silence le plus complet. Des bruits sourds provenaient de la machinerie et faisaient trembler tout le bateau. Le ferry ne bougeait plus. Je me levai et sortis sur le pont supérieur, pour essayer de prendre l’air. A peine sorti, la même odeur rance me prit à la gorge, encore plus forte. La mer semblait pâteuse, et les vagues étaient lentes. Son habituelle couleur verte émeraude avait virée au vert vif, jusqu’à un point lointain à l’horizon. En m’approchant de la rambarde, en me bouchant le nez, je tentai d’apercevoir ce qui immobilisait le bateau.

Arrivé à la rambarde, j’eu un choc. L’eau se solidifiait autour de la coque, d’une façon atroce. En effet, il me semblait que des visages apeurés se formaient sous une fine pellicule liquide. Tous ces visages de noyés me regardaient fixement, en émettant des gargouillements démoniaques. Je crus m’évanouir une fois encore. En m’écartant avec force du bastingage, je chutai au sol. Je m’efforçai de reprendre ma respiration normale et de réfréner les battements de mon cœur. Je fermai les yeux quelques secondes, le spectacle des volutes de nuages tournoyant dans le ciel me fatiguant.

Soudain, un bruit sourd me releva d’un coup. On eut dit une éclaboussure de baleine qui plongeant, mais encore plus intense et lourd, bien que très lointain. Surmontant ma répulsion, je scrutai la mer à la recherche d’un indice, en essayant d’oublier les visages grimaçants qui devaient me encore me fixer. Rien ne put me mettre sur la piste. Alors que je m’apprêtai à m’éloigner de la rambarde, une silhouette m’apparut au loin, sous l’eau. Elle ne m’apparut pas clairement, c’était juste une zone plus sombre qui semblait se déplacer. Le gargouillis des Damnés qui me guettaient gagna en intensité. Je ne pu résister et je détournai mon regard vers eux. Les visages apeurés avaient laissé place à des têtes moqueuses, riant de moi. Elles semblaient vouloir me mordre, m’attraper, me lacérer. Toute la haine du monde flamboyait dans leurs yeux morts rongés par les sécrétions marines.

Un second éclaboussement plus proche mais moins intense me fit relever la tête brutalement.

Je vis alors la créature qu’aucun être humain ne doit jamais voir dans sa vie, sous peine de folie éternelle. Dès cet instant, je su que mon âme ne trouverait jamais plus le repos, hantée jusqu’à la fin des temps par cette créature oubliée, jaillie telle une chimère maléfique des profondeurs insondables de la mer.

C’était comme un énorme serpent de mer, mais couvert d’écailles irrégulières, luisantes de mucus. D’énormes bandes de nerfs collées à même les écailles reliaient des yeux presque humains sur tout l’ensemble du corps de la bête. Des petites nageoires ressemblant plus à des ailes étaient disposées autour de la carapace impénétrable des écailles. La bouche était plus un trou situé au bout du corps, bordée de dents immenses et de tentacules innombrables. L’innommable mesurait au moins une vingtaine de mètres de diamètre, pour une longueur indéfinissable, excédant sûrement le kilomètre. En effet, bien que la bête ait sauté, je n’en distinguai pas l’extrémité.

En sautant, la créature avait poussé un cri suraigu et perçant qui m’avait vrillé les tympans, puis avait replongé dans une gerbe d’écume gluante et un vacarme couvrant n’importe quel orage. Les visages des noyés hurlaient affreusement, dans une sorte de transe infernale. Je ne me risquai pas à regarder par-dessus la rambarde, absorbé par le risque imminent que présentait ce monstre marin.

Je décidai de me réfugier à l’intérieur du ferry. C’est de là que j’écris ce carnet. Les damnés hurlent à la mort, ils m’appellent. La créature immonde frappe sur les bords de bateau. Il ne tiendra pas longtemps. Je sais que ce monstre des profondeurs océanes s’amuse. Il pourrait détruire ce bateau comme il le veut.

J’ai trouvé un revolver dans la cabine.

Pourquoi ? »



Carnet découvert dans un cabine d’un ferry dérivant. Le bateau était vidé de tous ses voyageurs. Un cadavre reposait à coté de la cabine. La victime a une balle dans la tête, mais l’hypothèse du suicide est écartée, l’ensemble de l’épiderme facial ayant été arraché. Les secours ne l’ont pas retrouvé. La dépouille est la seule découverte à bord. Le bateau présente des bosses importantes sur les flancs, comme celles provoquées par les cachalots. Les experts sont néanmoins formels, ce n’est pas un cachalot qui les a provoquées.

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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 11:38

Et une plus récente (les autres ont quelques mois).

Lui


Lui

Je sais qu’il est derrière moi. Je sens sa présence. Elle m’enveloppe comme une chape de tension et de surdité. Mon sang bat à mes tempes. Il faudra bien que je me retourne, mais je suis comme paralysé.
Assis sur ma couchette, j’observe ma cellule. Elle fait environ 7 mètres sur 7, il y a une petite salle de bain attenante, séparée par un rideau. Une lourde porte verrouillée mène au couloir, mais elle reste fermée. Une petite fenêtre donne sur l’extérieur de l’asile, protégée par d’épais barreaux.
D’habitude, il part quand on m’apporte mon repas. Il doit être à peu près midi, je ne sais pas. Quel dommage qu’ils aient construit le parking face à ma fenêtre, je n’ai que la luminosité électrique pour m’éclairer. Au moins, j’ai une fenêtre.
Des pas dans le couloir !
Le bruit s’intensifie…
Puis diminue…
Dommage.
Lorsque il reste trop longtemps, les Autres arrivent, avec leur cortège d’ « hallucinations ». Mais je sais bien que ce ne sont pas des hallucinations…
Le docteur a dit que c’en était.
Non. C’est trop réel.
Le docteur sait.
Le docteur n’arrive pas à me sortir de là.
Le docteur te comprend.
C’est ce qu’il dit. Il ne peut saisir ma situation.
Je connais ce carreau descellé. Je ne peux rien y faire. Il est face à moi, mais se déplace souvent la nuit. Il n’est jamais vraiment au même endroit, mais toujours face à moi. Lorsque Il reste, c’est de là que commencent les Phénomènes. D’ailleurs…
Ca y est. Il commence à devenir de plus en plus noir. Comme un trou. Il est minuscule, mais me paraît insondable. Le sang commence à en suinter. De sombres traînées s’écoulent sur le mur.
Je peux presque sentir Son souffle.
Le rideau de ma salle de bain est agité comme par un courant d’air.
Une brume rouge semble en émaner, tandis que mes tympans vibrent, soumis à un bourdonnement apocalyptique que je me sais seul à entendre.
Saisi par une force impalpable, je me lève et marche vers la salle de bain.
Je m’arrête devant le rideau, qui se fend de haut en bas, à la manière de la peau humaine, avec un bruit de déchirure, de succion. Le sang s’égoutte des plaies du rideau. J’entre par la fente ainsi formée. Je me retrouve presque aussitôt devant la baignoire, ayant à ma droite le miroir.
Je me tourne vers le miroir. D’habitude, les « hallucinations » s’arrêtent la. Mais pas cette fois.
Le miroir me renvoie une image morne de moi-même, le regarde vide. Le bourdonnement est plus perçant que jamais. Je me rends compte d’un détail qui ne m’avait étrangement pas frappé auparavant : sur le reflet, j’ai le crâne fracassé, laissant entrevoir une boîte crânienne uniquement remplie d’asticots. Une image mentale s’impose à moi, je suis dans un silo à grain. Les parois sont maculées de sang et le maïs qui stagne au fond en est imbibé. Il règne une atmosphère chaude, nauséabonde, méphitique. Je me sens m’évanouir, et au moment de m’écrouler, je suis de nouveau devant le miroir.
Je me vois en train de pourrir à grande vitesse, comme en accéléré.
J’ai peur.
Tellement peur que je me détourne brutalement du miroir pour me retrouver face à la baignoire.
Elle est remplie de sang.
Une sorte de peau humaine tendue constitue son seul fond. Le bourdonnement s’enrichit de centaines de petits bruits de succion. Une bosse se forme. Comme un visage de bébé malformé.
Poussé par le dégoût je me retourne brutalement.
Il est face à moi.
Son faciès déformé me fixe. Ses mains décharnées me tiennent aux épaules. Comme d’habitude, je ne vois pas son corps, j’aperçois juste une forme noirâtre. Ses yeux fous semblent plus grouiller que regarder.
Ce n’est pas la première fois que je le vois.
Une voix m’appelle, au loin.
Comme les autres fois, il se recule de quelques pas, puis vomit quelque chose. Sans le distinguer, je sais que c’est un clou.
Il ramasse le clou, puis me l’enfonce dans le crâne d’un grand coup de poing. Le bourdonnement cesse.
Je hurle.
Mes mains battent l’air, comme pour le frapper, mais comme d’habitude, il disparaît, il se morcelle et se diffuse dans la pièce, imbibant les coins. Maculant mes vêtements.
Les appels se font répétés.
La brume rouge disparaît brutalement et je me retrouve face au docteur.
« -Et bien ? Vous ne me reconnaissez plus, Monsieur Lambert ?
-Son état a empiré, docteur.
-Je ne désespère pas. J’espère déjà le sortir de son mutisme ».
Ils prennent ma tension, m’auscultent. La porte est très légèrement entrebâillée. Quelqu’un la pousse. Un être humanoïde se tient, narquois, dans l’embrasure de la porte, me regardant avec un rictus abominable. Sa peau squameuse est rongée par le temps et ses yeux bougent sans arrêt dans ses orbites.
Le docteur se relève. L’être disparaît dans les couloirs à reculons.
« -Il faut vous calmer, M. Lambert. Je suis persuadé que tout irait mieux si vous vous calmiez. Et si vous parliez, aussi. Le mutisme ne sert à rien. »
Parler non plus. Je suis foutu.
Est-ce un crime de garder sa misère pour soi-même ?
Je regarde le docteur de l’air froid que je réserve aux sains d’esprit.
Il va se laver les mains dans la salle de bains.
Evidemment, il n’a pas vu le sang.
Je ne le vois plus non plus à présent. Mon regard se porte vers la fenêtre.
La créature grimaçante qui m’y observait disparaît aussitôt.
« -Bon eh bien monsieur Lambert, je vous laisse, reposez-vous bien ! ».
J’éclate d’un grand rire. Tous sursautent.
C’est trop. Me reposer ?
Je me roule par terre, secoué de sanglots frénétiques, m’étranglant en riant, crachant, hurlant, me tenant le ventre. Les carreaux du sol sont détrempés de sang,
Bourdonnement.
Brume.
Tout est comme ralenti, j’entends mon rire lent.
« -Bon Dieu, il nous fais une crise ! »
Ils tentent de me relever, je m’écroule de plus belle, vomissant du sang.
La douleur est insoutenable, mais je ris.
Qu’est-ce que la douleur ? Rien. Une sensation ! Peuh !
Les infirmiers me tiennent. Je suis comme une marionnette, un pantin déglingué, agité par des spasmes. Des visages me regardent. Ahuris. Ils sortent des murs et leurs yeux m’empêchent de respirer.
Mon rire résonne à travers les couloirs, j’essaye de hurler, mais le sang afflue à ma gorge et m’étouffe.
Les infirmiers me déposent sur ma couchette. Ils m’injectent un calmant et s’en vont.
Je flotte doucement.
Tout est doux et calme.
Sauf le carreau descellé.
NON !
Il est de retour.
Brume.
Bourdonnement.
Sang !
Le clou. LE CLOU !
Je vois dans mon demi-sommeil les infirmiers revenir, rappelés par mes hurlements.
J’ai peur.
Je panique. Ils sont là mais Il ne part pas.
Je suis en toi, pourquoi devrai-je partir si il y a du monde ? As-tu honte de moi ?
Va t’en.
Je suis toi. Si je m’en vais, tu me suis.
Les Autres doivent s’en aller ! Le docteur l’a dit ! Ni Toi ni les Autres n’existent !
Je ne partirai pas si facilement. Ton cauchemar te suivra même dans la mort !
LE CLOU !


-Alors docteur ?
- Rien de nouveau, madame Lambert, vous êtes sa femme ?
-Sa sœur. Rappelez-moi ce qu’il a exactement.
-Et bien comme dans tous le cas de maladie mentale, c’est très dur à déterminer. Il s’agit d’un cas de schizophrénie aigue. C’est assez classique, nous ne saurons jamais ce qu’il pense. Cet après-midi, il a eu un fou rire incontrôlable, il essayait de cracher mais sans y parvenir.
-Vous ne voyez aucune guérison possible ?
-En l’état actuel, non. Rappelez-moi ce qui a provoqué la première crise.
-Une overdose de tranquillisant, il a très mal pris la mort de notre frère lors d’un incendie dans une exploitation agricole. Il se plaignait parfois de violents maux de tête et il croyait voir les victimes de l’accident partout.

~Pinsounet

Voilà ! Disez moi ce que vous en pensoyez :D
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 13:12

j'aime bien, j'ai l'impresion que Lovecraft ne t'est pas un auteur inconnu...
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 13:25

C'est le principal défaut, c'est encore trop rattaché à lovecraft dans le style, je dis pas que je vais arrêter de les situer dans l'univers du mythe de cthulhu, mais essayer de mecouper un peu plus de mes références...
Le thème du mort qui se réveille a sûrement été inspiré inconsciemment par Je suis d'ailleurs...
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyJeu 24 Aoû 2006 - 21:12

Le dernier est mon préféré. Le deuxième celui que j'aime le moins.
Me demande pas pourquoi, je suis incapable de répondre! lol! :D
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyVen 25 Aoû 2006 - 11:03

J'aime beaucoup la première car l'histoire me plaît beaucoup. En revanche, parfois le texte est trop calme, trop paisible pour ce que l'on est censé ressentir... Il manque de ces mots crus, de ces hyperboles sans fin et de ce trouble émotionnel qui fait que le lecteur s'emporte avec toi. Car c'est tout de même un texte à la 1ère personne, il faut s'y fondre avec lui, même si ça nous plaît pas. Là tu laisses le choix au lecteur de s'endormir s'il n'aime pas ou de le suivre avec beaucoup d'attention s'il aime. Mais non, mais non, faut le martiryser ce connard de lecteur.


La deuxième me plaît parce que dans "la première partie" — il n'y a pas de réelle frontière, c'est progressif car l'attention portée sur le personnage s'estompe peu à peu pour laisser place au(x) monstre(s) — on sent une psychologie plutôt particulière du personnage principal. Ca rend plus fort le texte... bien que tu devrais éviter de répéter l'histoire du carnet qui est déjà dans la première pour perfectionner l'une des deux (si j'étais toi, je mettrai la personnalité du personnage de la deuxième avec l'histoire de la 1ère car l'histoire y reste plus original, plus macabre et palpitante. Mais tu fais TES choix, hein, très important ^^).


Et la troisième reste ma préférée parce que c'est ton style.
Dans les deux premières on ressent beaucoup l'influence, ce qui fait d'ailleurs que le texte y est un peu moins fort car Lovecraft a ses trucs pour faire de lui Lovecraft, toi tu ne l'as pas. Tu es Pinsounet, tu es Antoine et c'est en écrivant et en lisant que tu te forgeras ton style. C'est quelque chose qui se transmet par morceaux. Et ne va pas forcèment lire Hugo ou Bradbury, des écrivains certes incontestables mais un mauvais livre risque de t'en apprendre plus qu'un très bien tenu (c'est à ça que servent les vieux ramassis d'histoires que nous forcent le bahut à lire, eh oui, eh oui !)
Et déjà ici cela se ressent. Tu te détaches peu à peu de ce cocon et dessine toi-même des histoires plus subtiles... N'hésite pas à te plonger dans la peau du personnage (et surtout à en ressortir quand tu as fini d'écrire, hein ^^') et d'accuser tous ceux que lui peut voir comme auteurs de son malheur. C'est à cela qu'un auteur devient fabuleux, c'est qu'il connaît les gens et leurs idées et il peut décrice ce qu'il veut (sauf lui, ça, il le fait inconsciemment, car chaque personnage porte une partie de lui). Dans ma dernière nouvelle, j'avais écrit "Et les fous ne méritent pas de vivre.", il y a des crétins qui ont quand même réussi à croire que je le pensais réellement... *fronce les sourcils


Et !
A lire impérativement :P
Ecriture, mémoire d'un métier de Stephen King

C'est MA BIBLE !
Avant d'entamer un cours extra-ordinaire sur l'écriture et son rôle dans la vie de l'écrivain, King te fera mourir de rire avec ses gags d'enfance.
J'ai adoré ce bouquin, prépare-toi, il bouleversera totalement ton style.
C'est ce qu'il a fait pour moi.
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyVen 25 Aoû 2006 - 11:49

Merci beaucoup de ta critique :)

Je trouve aussi que la dernière est la plus réussie. Depuis j'ai lu la méthode d'écriture de Lovecraft, et je chercherai celle de Stephen King.
Je vais me remettre à écrire alors *pouffe*
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyVen 25 Aoû 2006 - 11:51

Ya intérêt.
Il y a aussi un livre de Marguerite Duras sur l'écriture...
Mais alors elle, c'est tranchant, elle fait passer l'écrivain pour un misanthrope qui doit s'enfermer seul et haïr le monde pendant tout une ère glacière.

Ou presque.
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptySam 26 Aoû 2006 - 11:22

(En cour de lecture ...)
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptySam 26 Aoû 2006 - 20:37

Le 2ème est celui que j'ai le moins aimé, mais ce n'est qu'une question de goût : je n'aime pas les monstres, et encore moins ceux qui proviennent de la mer.

Par contre j'ai ADORé les deux autres, en particulier le 3ème. Là, les monstres sont "psychologiques", ce qui à mes yeux leurs donnent beaucoup d'intérêt ! Et puis la psychologie du personnage est très bien mise en place. J'aime beaucoup l'impresion de dialogue ; on lit ce qu'il pense et ce que les autres disent.
Pour le 1er, j'aime l'arrivée progressive des éléments, et surtout la fin : la découverte du carnet.

Bref, j'espère que je me suis bien exprimée. ^^'
Bonne continuation. ;)
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptySam 26 Aoû 2006 - 21:48

Très bien, à partir du moment ou ya des "j'aime bien" c'est que tu t'est bien exprimé *pouffe*
Merci d'avoir lu :)
Côté monstres marins, j'adore ça, sans doute ce que je trouve le plus intéressant en monstres^^.
Et pour les monstres psychologiques, je vais essayer de reprendre ce thème d'horreur psycho dans celel que j'écris.
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptySam 26 Aoû 2006 - 22:21

Que voici ^^

Dossier 14b – sujet 1
Confidentiel

ANNEXE N°1


« Jour 1

Le seul récit de l’expérience atroce que je suis en train de vivre m’interdit à jamais, comme à celui qui osera me croire, de prendre au sérieux ne serait-ce qu’une seconde l’existence d’un Dieu miséricordieux.

Je m’appelle Lewis Walterson. J’ai 32 ans. Je suis retenu contre mon gré dans une maison éloignée de tout depuis deux semaines. Mes geôliers, qui demeurent inconnus à mes yeux, m’ont accordé un journal. C’est là une bonté d’âme que je ne comprends pas. Ils m’ont incité par des lettres déposées sur des meubles à remplir ce journal. Autant par nécessité que par crainte de leur déplaire, j’obéis.

J’ai dit que j’étais retenu dans une maison isolée ; je ne peux que le supposer. Toutes les portes et fenêtres sont bloquées et étroitement recouvertes de matériau opaque depuis l’extérieur.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici, un matin je me suis réveillé dans un lit qui n’était pas le mien. Je n’ai jamais vu mes tortionnaires. Je les soupçonne de glisser des narcotiques dans les aliments qu’ils m’amènent.

En effet, tous les matins, le réfrigérateur est plein. Chaque nuit où j’ai voulu guetter mes cruels persécuteurs, je me suis endormi à l’endroit même où j’attendais. Le matin, les courbatures répétées m’ont enjointes à stopper ces activités nocturnes, Ils se montreront quand bon Leur semblera.

Mais ce n’est pas là le pire. Depuis quelques jours, il me semble que je suis atteint de deux anomalies de la peau. Par endroits, ma peau semble se desquamer d’étrange manière. Si je devais décrire précisément, le terme rouiller serait le plus approprié. C’est comme peler après un coup de soleil, à l’exception faite que l’épiderme que je perds n’est pas nécrosé. Je souffre atrocement mais je ne sais comment demander du soin à mes gardiens. De toutes façons, je ne sais pas si je l’oserai.
La seconde maladie me semble plus être une sorte de malformation dégénérative. Une sorte de bubon est apparu dans mon dos. Je l’ai constaté après m’être étiré les mains derrière la nuque, en les redescendant, j’ai senti un obstacle. Il semble mou de l’extérieur mais contient comme une calcification, un peu comme un membre humain, un orteil ou un doigt. La douleur est parfaitement supportable mais bien présente.

Jour 2

J’écrivais hier une description de mes maladies de l’épiderme, je me dois de la mettre à jour. L’aggravation est indéniable. Ma peau se détache par lambeaux sanguinolents. Je suis en outre atteint de maux de têtes incroyablement violents.
Le bubon dans mon dos constitue plus une excroissance maintenant. Quatre autres boutons plus petits sont apparus autour. J’ai peur d’être atteint d’un quelconque variante de la peste. Peut-être suis-je en quarantaine forcée. Le manque de suivi médical aurait tendance à contredire cette idée, je ne sais vraiment pas quoi en penser.
Il me semble que tous mes défauts me sont reprochés simultanément, cette impression étrange sape tel un jugement dernier mon moral. J’ai peur, je suis terrorisé dans cette maison sinistre et inconnue, gardée par des ombres vigilantes et invisibles, rongé par une infection innommable et dégénérative. Je vais me coucher tôt ce soir.

Jour 3

La peur a fait place à la panique. Je me suis prostré et ait pleuré toutes les larmes de mon corps. Je suis trop faible pour enfoncer la porte, une migraine lancinante me vrille le cerveau.
Mes affreuses difformités et maladies me pointent du doigt. Du doigt de la main qui est en train de sortir jour après jour de mon dos. De mes lambeaux de peau. Je dégénère lentement et irrémédiablement.
La peau de cette horrible main est douce est lisse comme celle d’un jeune homme, ma peau semble rugueuse et décrépie.
J’ai perdu deux centimètres depuis hier, il me semble que je me tasse. Je me recroqueville, je me courbe.
La douleur est atroce, elle me fait hurler parfois, comme si on broyait mes os avec délectation. Mes tortionnaires sont toujours invisibles, gargouilles hideuses postées autour de moi, je les sens, mais je ne peux rien faire.

Jour4

J’ai mal je peux à peine écrire les doigts de mes mains sont à nus toute la peau est tombée ou s’est désagrégée
Le mal de tête est encore plus fort et me ronge le crâne
Je vais mourir j’en suis maintenant persuadé
Atroce fatalité faiblesse insoutenable

Jour 1

Il me semble avoir été victime d’amnésie, ces troubles mentaux ne me sont pourtant pas coutumiers.
Je me rappelle vaguement être victime d’une difformité dans le dos, il me semble qu’un petit être affreux y est accroché. Je n’ai pas trouvé un seul miroir dans cette maison.
Je suis dans la confusion la plus totale.
Je vais commencer la journée par faire du ménage, peut-être déplacer quelques meubles, pour évoluer dans un environnement neuf et revoir mes points de repère. Ce sera l’occasion de vérifier si mes muscles n’ont pas rouillé durant ma légère perte de lucidité !

Jour 2

Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis enfermé ici !
J’ai passé une bonne partie de l’après midi à tenter de forcer les fenêtres et portes, mais j’ai vite constaté qu’elle résisteraient à n’importe quel assaut. J’ai brisé quelques menus meubles, rien à faire… De rage, il me semble avoir vociféré quelques blasphèmes à l’égard des lâches qui me retiennent ici. Je trouverai bien un stratagème pour les attirer ici et leur faire comprendre qu’on ne m’enferme pas, moi !
Point positif cependant à ma journée, il me semble que mon siamois ou ce qui me semble l’être ait diminué considérablement. Cette difformité me gênait énormément dans mes mouvements, je suis content de ne plus avoir ce fardeau !
Jour 3

La chose que j’avais dans le dos a maintenant l’aspect et la taille d’une petite verrue et sera, je pense, complètement résorbée demain.
J’ai encore échoué dans ma tentative journalière de fuite, le bélier que j’avais mis en place n’a pas tenu, les fenêtres et portes sont très bien renforcées. En détruisant la partie en bois, j’ai mis à nu des plaques de métal épaisses et robustes. Après un bon repas, je ressens comme une légère somnolence, je vais aller me coucher.

Jour 4

Je suis effondré.
Je n’avais pas remarqué que j’écrivais vers le milieu du journal. J’ai lu avidement les pages précédentes pensant trouver quelque information sur mon séjour ici.
Ainsi j’étais donc la frêle créature, pitoyable rebut qui écrivais ces pages auparavant.
Je ne fais qu’un avec le dégoûtant individu qui se plaignait dans les pages précédents avec pusillanimité.

Je suis Lewis Walterson. Je suis persuadé pourtant que Lewis Walterson est un faible maintenant réduit à un petit bouton dans mon dos. »

Après avoir neutralisé le sujet, l’équipe du laboratoire a constaté le succès de l’inversion de caractère et de physique. C’est un grand jour pour la science. Il est à noter toutefois la grande perturbation causée au sujet une fois la vérité découverte, défaut à pallier dans la version finale du produit destiné à la commercialisation.

Cordialement, Professeur Riedeling.


J'ai dit dedans ce que je voulais dire, ni plus ni moins....
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptySam 26 Aoû 2006 - 23:15

J'aime moins.
En fait, la forme est très chouette.
Le début est assez cool.
Puis arrive des truc qui m'ont gênés :

Pins a écrit:
La peur a fait place à la panique.
La je me suis dit : un mec qui panique, il se met pas à écrire dans son journal.
Il pleure, il pionce, il hurle, il fait ce que tu veux, mais il écrit pas dans son journal, ou alors il met des phrases courtes et un peu décousues, mais sûrement pas avec le même calme et langage que les premiers jours, non?
C'est peut être moi qui est une vision bizarre des choses, mais c'est comme si ça avait clignoté en rouge devant mon champs de vision, et ce détail m'a hanté pendant tout le reste de la lecture X-D

Dans le même genre :
Pins a écrit:
J’ai perdu deux centimètres depuis hier
Le mec est enfermé dans une maison qu'il ne connaît pas, il a une main qui lui pousse dans le dos, et il arrive à se mesurer? o,O

Le coup de son double qui écrit dans le journal et qui met 4 jours avant de se rendre compte qu'il est au milieu, c'est un peu fort aussi, je trouve ^^
Surtout qu'il a l'air d'avoir toute sa tête dés le départ le nouveau monsieur, très calme et serein...

Enfin bref, ce ne sont peut être que des détails, et c'est peut être une bizarrerie de ma part, mais voilà mon avis ^^
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 27 Aoû 2006 - 0:04

haaan sorry je pourrais pas faire de critique sur le style et l'ecriture

mais l'histoire j'ai beaucoup!! *aime*
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 27 Aoû 2006 - 0:09

Citation :
La je me suis dit : un mec qui panique, il se met pas à écrire dans son journal.

On peut se demander ça pour les 2 premières histoires aussi. ^^

Mais si je me souviens bien, Pins a dit que ces histoires n'étaient pas la version finale, non ?

Moi j'aime bcp l'idée du petit être dans le dos qui viens remplacer le vrai. Par contre je n'ai pas compris la fin ; je ne sais toujours pas le but de l'expérience.
En même temps, ça ne m'inquiète pas plus que ça de ne pas comprendre ce que pense un savent fou. ^^
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 27 Aoû 2006 - 0:11

C'est un des défaut, on comprend pas vraiment à quoi ça sert. Je vais vous le dire, c'est pour créer un produit qui inverse le physique et la personallité...
C'est un peu bidon sur les bords :/
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 27 Aoû 2006 - 10:56

soka-nymphadora a écrit:
On peut se demander ça pour les 2 premières histoires aussi. ^^
Peut être, mais cela ne m'a pas laissé la même sensation.
Je ne pense pas qu'il panique dans les deux premiers.
Cette phase est passée, pour laisser la place à une froide certitude : il va crever.
Ici, il n'arrive à cette certitude que le jour d'après.
Ou alors il faudrait rajouter un élément temporel, pour bien montrer que cette panique est finie, et qu'il a à nouveau assez de sang froid et de recule pour mettre ça par écrit.

Genre, tout simplement:
Lewis a écrit:
Ce matin, la peur a fait place à la panique. Je me suis prostré et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je suis trop faible pour enfoncer la porte, une migraine lancinante me vrille le cerveau.
Mes affreuses difformités et maladies me pointent du doigt. Du doigt de la main qui est en train de sortir jour après jour de mon dos. De mes lambeaux de peau. Je dégénère lentement et irrémédiablement.
La peau de cette horrible main est douce est lisse comme celle d’un jeune homme, ma peau semble rugueuse et décrépie.
Il me semble que je me tasse. Je me recroqueville, je me courbe.
La douleur est atroce. Elle me fait hurler parfois, comme si on broyait mes os avec délectation. Mes tortionnaires sont toujours invisibles, gargouilles hideuses postées autour de moi, je les sens, mais je ne peux rien faire. Rien.
C'est exactement le même texte, j'ai juste ajouter "ce matin", et enlever les 2 centimètres.
Du coup, la panique ne l'empêche plus d'écrire dans le journal, et il ne s'est pas mesuré précisément, il le sait, il le sent c'est tout, et c'est bien suffisant.
Ce sont vraiment des détails, et je parais sans doute ridicule d'accrocher sur des trucs comme ça, lol, mais bon, voilà quoi :P

Pins a écrit:
un produit qui inverse le physique et la personnalité...
Ben si, ça j'avais saisi, le professeur le dit à la fin.
Tu pourrais peut être ajouter des détails forçant la différence entre les deux.
On voit déjà que le second est plus "calme", plus détaché que le premier, moins paralysé par la peur, en cherchant vraiment à s'échapper, et c'est cool.
Tu pourrais accentuer les différences, en expliquant par exemple que le poignet de la main poussant dans le dos est plus gros et puissant que celui du Lewis d'origine, ou en faisant le même geste pour les deux, mais avec une force accrue pour le second (genre le premier tape dans le mur et se casse un doigt, le second fait s'effriter le plâtre ^^), tu peux aussi mettre des lunettes et un inhalateur pour le premier, et expliquer que le second n'en a plus besoin :P
Il serait super intéressant de donner un style d'écriture différent aussi.
Compte tenu du fait que le second est plus calme, tu pourrais faire des phrase plus courtes, plus simples, inachevées, avec des vulgarités et des répétitions aussi, par exemple, pour le premier Lewis.
Histoire que ce soit vraiment une inversion totale ;)
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 27 Aoû 2006 - 11:29

Ouaip, merci beaucoup des conseils :)
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 26 Nov 2006 - 19:38

C'est pas encore ça au niveau coupure avec Lovecraft 8-O
Mais bon, c'est fait c'est fait ^^.


Eric Longier était un homme paisible, silencieux et célibataire. Un voisin admirable, en bref.
La quarantaine grisonnante, il était un professeur d’Histoire aimé de ses élèves pour son autorité placide, son calme proverbial, sa tolérance à toute épreuve et son talent pour raconter l’Histoire.
Souriant et lui-même sans histoire, il était ami de longue date avec le maire du village où il habitait, charmante bourgade de Loire Atlantique poétiquement nommée Treillac. Il habitait à l’écart du bourg de la commune et avait pour seul voisins une couple ainsi que leurs turbulents enfants. Eric n’était pas dérangé par cette petite famille, malgré leur acharnement obsessionnel à effectuer toute tâche de manière bruyante. Il aimait leur franchise un peu gauche et leur bonhomie attendrissante.

Ce 2 Novembre, il avait passé la matinée à jardiner puis avait déjeuné seul chez lui. L’après-midi, une fine pluie bretonne le dissuada de retourner à son labeur et il se borna à regarder la télévision. Eric en venait presque à regretter les cours et ses élèves, actuellement en voyage scolaire en Allemagne. Il leur avait dûment conseillé d’en profiter pour approfondir leurs connaissances sur la Seconde Guerre Mondiale, sans aucune conséquence, il le savait pertinemment. Au moins, il avait la conscience professionnelle tranquille, se disait-il.

Plongé dans ses réflexions, il entendait ses jeunes voisins disputer une âpre partie de football sous la pluie maintenant dense. « Rien ne les arrête » pensa-t-il avec un sourire. L’heure du dîner arriva paisiblement chez le célibataire. Il se fit réchauffer du cassoulet au micro-ondes, puis le dégusta armé d’une Heinekein.
Eric regarda quelques séries stupides puis éteignit sa télé et se dirigea vers sa chambre.

La pluie redoublait de violence à l’extérieur. Dans l’après-midi, des nuages noirs avaient fait leur cotonneuse apparition, lévitant sur l’horizon dans un grondement sourd. De son lit, Eric les imaginait s’amonceler au dessus de sa tête, déversant des cataractes d’eau dans leur vol.

Le premier éclair s’accompagna instantanément du vacarme retentissant du tonnerre. Eric regarda son réveil, illuminant la pièce un court instant. Il était onze heures et demie. Eric somnolait lorsque le tonnerre l’avait réveillé. Il savait désormais qu’il ne se rendormirait pas tout de suite. Ruminant dans le noir, il prit soudain conscience d’une tenace impression de malaise qui s’insinuait en lui.
Un second éclair illumina sa chambre d’une lueur blafarde, suivie immédiatement par un fracas assourdissant qui étourdit le professeur. Quelque chose n’allait pas. Tandis que l’horizon s’était écartelé, la lumière de la foudre lui avait semblé orangée. Il attribua ce phénomène à la fatigue et se retourna dans son lit vers le mur de la pièce.
La foudre, indéniablement orange, projeta son ombre sur la cloison vibrant du vacarme surnaturel de l’orage.
Eric se redressa. Ce n’était pas un orage ordinaire. Beaucoup trop fort. Et cette lumière orangée lui inspirait un sentiment d’horreur cosmique indéfinissable et paniquante. Il ne prit conscience qu’après plusieurs explosions de foudre qu’un profond grondement allait en s’amplifiant. Comme un bruit d’avion, des millions de fois amplifié et étrangement saccadé. La foudre enflammée se déversa une fois de plus dans sa chambre, dégoulinant de tous les interstices du volet. Eric dirigea sa main vers l’interrupteur de son chevet. Lorsque sa main survola le creux laissé entre le meuble et son lit, il sentit comme un souffle froid le long de son poignet. Lorsque il atteignit sa lampe, il s’aperçu que le courant était évidemment coupé.
Cherchant à tâtons son réveil, il appuya sur le bouton d’illumination. Eric ne pu retenir un hurlement d’effroi qui se mêla à un coup de tonnerre infernalement démesuré.

Reprenant lentement ses esprits, le professeur essaya de refreiner lentement les battements de son cœur.
En appuyant sur le bouton de lumière du réveil, l’écran à quartz s’était mué en une sorte de fenêtre vers l’enfer, une atrocité sans nom. Au lieu de l’heure, une paire d’yeux d’un bleu électrique l’avait fixé intensément, sardoniquement et d’une façon absolument abjecte et innommable, évoquant à la fois le sarcasme, la haine et la faim.

Même dans le noir, Eric sentait ce regard peser sur lui. Une hallucination. L’électricité statique. La fatigue.
Pendant qu’il tremblait, l’orage décuplait sa force et le vrombissement surhumain évoquait maintenant le tremblement de terre. Il était blotti dans ses couvertures et ne bougeait plus, en proie à une terreur panique enfantine.

Il lui sembla soudain que tout s’écroulait autour de lui. Ses tympans tièdes et humides vibraient atrocement, le rendant presque sourd tandis que le déchaînement de la tempête faisait écho au roulement démoniaque, accompagné de hurlements de légions de damnés. Le bruit engourdissait les sens d’Eric, il était réduit à se mordre les poings, convulsé de terreur dans son lit tourmenté, les yeux trempés. L’orage, ou la cacophonie diabolique, atteignait son apogée, empêchant le malheureux de prier, convaincu inconsciemment que le monde était tombé aux mains du diable et que plus rien ne pourrait le sauver.

La Terre sembla éclater. Un fracas cosmique déchira les cieux. Eric entendit dans un demi évanouissement une armoire tomber au rez-de-chaussée. Le vacarme s’était mué en un Bruit pur, indistinct et tout à la fois hurlement, tonnerre, effondrement, explosion.
Le vrombissement indicible sembla décroître.
Progressivement, un calme revint dans la chambre, rythmé par les sanglots étouffés du professeur, qui se laissa enfin tomber dans un évanouissement salvateur.


Eric se réveilla vers onze heures du matin. Il redressa son dos endolori et ses membres courbaturés. Traînant son regard sur la pièce, il se remémora l’atrocité de la nuit. Cela devait être un cauchemar. Hélas, des cadres étaient tombés au sol. Eric finit par se rendre compte que sa chambre était illuminée par la clarté gibbeuse du matin brumeux. Les volets avaient dû se détacher à cause de la violence de la tempête. Il se dirigea vers sa fenêtre pour juger de l’ampleur des dégâts, lorsqu’il subit le second plus grand choc de sa vie.

A la place de la riante maison de ses voisins, un champ de ruines carbonisées tendait les moignons pitoyables d’armature de fer tordu vers un ciel impitoyable, dans une brume malsaine mêlée à la fumée des restes de la charpente achevant de se consumer.
Lentement, Eric se détacha de la fenêtre et se dirigea vers le téléphone. Il devait agir sans réfléchir. Il appela la gendarmerie la plus proche et les pompiers. Etrangement, ceux-ci n’avaient rien entendu de plus qu’un orage très violent. Ils étaient basés à La Chapelle-sur-Loire, à quelques vingtaines de kilomètres de là.

L’inspecteur Rémi Lebihan était perplexe.
Selon les pompiers, seul un tremblement de terre pouvait causer de tels dégâts. Cependant, les décombres semblaient avoir brûlé. Ceci pouvait être expliqué par une fuite de gaz, mais comment expliquer que les dégâts étaient localisés sur une si petite surface ?
Le médecin légiste qui examina les corps des victimes s’approcha de l’inspecteur, qui, débout dans la bruine, examinait distraitement les ruines.
« -Inspecteur Lebihan, j’ai examiné les corps sommairement, mais je peux déjà vous dire une chose : tous étaient morts avant d’être broyés par les décombres et brûlés par je ne sais pas trop quoi.
-D’après le plus proche témoin, M. Eric Longier, l’orage était d’une violence rare et très localisé. Sont-ils morts de crise cardiaque ou de frayeur ?
-Les enfants ont pu s’évanouir, mais oubliez cette histoire de frayeur, ils sont morts d’électrocution.
-La foudre je présume ?
-Probablement. Un autre phénomène inquiétant est l’absence de la moindre goutte de sang dans leurs veines. Ils ont pu en perdre beaucoup dans l’effondrement, mais ils sont complètement exsangues voyez-vous. »
L’inspecteur était complètement déconcerté. Jamais un tel cas de figure ne s’était présenté à lui. Le médecin semblait nerveux et apeuré.
« -Vous avez une hypothèse ? Finit-il par lâcher.
-Absolument aucune. En revanche j’ai deux conseils, je m permet de vous les donner car je vous connais bien et que je suis proche de la retraite. L’un est professionnel, l’autre personnel.
-Allez-y, si vous pensez que ça pourra m’éclairer…
-Je ne le pense pas, Rémi.
Tenez-vous en à la thèse du tremblement de terre. Cachez le reste à la presse, au public et même à n’importe qui ! Et surtout, surtout : n’examinez pas ces corps. Je suis habitué à mon métier, vous le savez, mais je ne veux plus jamais entendre parler de ce cas. Il est des limites à la souffrance empathique que l’on peut supporter. Ce cas transgresse les limites sacrées de l’horreur, c’est un blasphème. Je ne serai plus jamais le même après avoir vu ça. Plus aucun putain d’accidenté de la route me fera quoi que ce soit. Les agents qui ont découvert les corps sont traumatisés à vie. Gardez la thèse du tremblement de terre, pour le bien de l’humanité, pour ta santé mentale Rémi !! ».
Plantant là son ami, le médecin légiste se dirigea vers sa voiture, son crâne dégarni luisant de pluie.
L’inspecteur Rémi Lebihan était perplexe.

Le samedi 4 Novembre, Eric se leva péniblement. Depuis l’atroce tempête de la veille, il n’avait pas eu un instant de repos. La nuit qu’il venait de passer avait été peuplée de songes hideux. Affichant une mine sombre et morne, le professeur se traîna dans la vigoureuse fraîcheur matinale vers sa boîte à lettres. Il devait être assez tôt, les forces de polices n’étaient pas encore revenues sur les lieux du désastre contigu à sa maison. Eric jeta un regard sans expression à la ruine où avaient péri ses voisins. Une intense émotion l’envahit. Ses yeux s’embuèrent, mais il ne pleura pas. Le chagrin était entaché d’une étrange frayeur subite et indéfinissable. Il détourna le regard brusquement et agrippa le journal du jour.
En second titre par ordre d’importance, on lisait : « UN SEISME LOCALISE DETRUIT UNE MAISON : 4 MORTS ».
Ainsi, c’était la conclusion des forces de l’ordre. Lui, savait bien que la thèse du séisme ne résisterait pas à l’analyse, cependant il était le seul témoin, et encre, il n’avait rien vu, pensait-il. Et tant mieux.
Il décida de passer le week-end à la mer pour calmer ses nerfs. Il prépara ses bagages la matinée et partit l’après-midi vers les côtes de l’Atlantique, l’esprit soudain serein.

Cette après-midi là, l’inspecteur Lebihan le passa dans son bureau. Depuis qu’il avait classé l’affaire de la veille comme séisme, un étrange sentiment le tiraillait constamment. Il était mal à l’aise, pour une raison obscure, une sinistre peur planait au dessus de lui. Parfois intense, elle l’obligeait parfois à mordre son crayon frénétiquement, mais il ne pouvait en trouver les causes. Cette histoire d’orage le tourmentait. Si il avait dû mettre un nom sur son trouble le plus gênant, c’eût été un sentiment d’inachevé.


Eric rentra chez lui dans la soirée du dimanche. Il se réjouissait à l’idée de revoir ses élèves le lendemain. Il prépara quelques cours et se coucha tôt, exténué.
Il ne rêva presque pas cette nuit là.
La routine reprit son cours et le professeur aussi. Cette semaine s’écoula relativement lentement, la frayeur s’estompa le lundi dans l’esprit d’Eric, mais il remarqua que plus il était loin de chez lui, mieux il se portait.

C’est le jeudi 9 que la Terreur recommença. La soirée avait charrié de sombres nuages dans ses traînées saumon et orangées. Eric ne les avait même pas remarqués. Il se coucha tôt ce soir là, fatigué par sa journée de cours.
Un premier coup de tonnerre retentit dans le lointain.
Eric, devenu hypersensible à ces bruits, se leva précipitamment, empli de panique. Un vrombissement se faisait déjà entendre au loin. Le professeur, en proie à une terreur sans nom, dévala les escaliers de sa maison, trébuchant et criant, lorsque un hurlement de tonnerre ébranla les murs. Il se précipita alors dans la cave, y alluma toutes les lumières et se calfeutra dans un coin, abri précaire face au grondement innommable qui recommençait, à peine assourdi par les tonnes de terre entre lui et Eric. La vision des yeux bleus s’imposa à ses lui et il gémit faiblement, se recroquevillant un peu plus. De violents coups de tonnerre faisaient trembler les fondations de la maison. L’orage semblait plus lointain.
Soudain, une cataracte de bruits atroces fit hurler Eric.
Une explosion suivie de hurlements lointains retentit. Le vrombissement machiavélique semblait être à l’apogée de son exaltation.
Après l’indicible cacophonie, la campagne retombé dans le silence apathique de la nuit.

Le lendemain, Eric s’éveilla, prostré dans sa cave, ses nerfs dans un état lamentable. Il monta péniblement dans sa salle de bain, et après une toilette complète, s’assis à table dans sa cuisine. Il était midi, il avait loupé tous les cours de la matinée. Le lycée avait sans doute appelé chez lui mais le téléphone ne s’entendait pas de la cave. L’après-midi, il pourrait assurer ses cours malgré ses courbatures. Le reste de la journée se passa étrangement, Eric était encore sous le choc, mais toute tension avait disparu où qu’il aille.

Le samedi, Eric apprit qu’une nouvelle maison avait été rasée, non loin de chez lui.
Cette nouvelle le poussa à prendre une décision. Manifestement, un inquiétant phénomène magnétique ou météorologique se déchaînait dans les environs, oppressant les êtres vivant, jusqu’à une finale explosion de violence sous forme d’orage, une séisme localisé et des hallucinations dues à l’électricité statique. Il pensa également à la thèse d’un volcanisme caché jusque là.
Eric s’endormit sans avoir décidé quoi que ce soit, exténué.


Dernière édition par le Dim 26 Nov 2006 - 19:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il écrit ausi des nouvelles (oh non)   Il écrit ausi des nouvelles (oh non) EmptyDim 26 Nov 2006 - 19:38

Après une nuit noire sans rêves, le professeur se réveilla dans un état de tension inquiétant. L’oppression montait. Il savait que cette lente croissance mènerait à un orage comme il en avait déjà vécu deux.
C’est à midi qu’il prit sa décision. Il appela l’inspecteur Lebihan et compléta sa déposition avec ses intuitions de la veille.
Ensemble, ils convinrent que les deux affaires avaient eu lieu un jeudi, qu’ils devaient donc rassembler la population du secteur touché (elle se résumait à Eric et un vieillard) dans un endroit dégagé quoique protégé de la foudre, puis d’observer l’orage en action afin de définir ce qui le différenciait des autres. L’inspecteur Lebihan était prêt à suivre toutes les pistes, ne serait-ce que par intérêt personnel pour clarifier l’histoire. Cela ne l’empêcherait pas de disposer de 4 agents de police le jeudi suivant. Ils se donnèrent rendez-vous jeudi midi dans un champ entouré de grands arbres, dûment munis de bottes de caoutchouc afin de se protéger de la foudre éventuelle.

La semaine passa dans l’oppression et l’expectation. Eric attendait le jeudi avec une impatience mêlée de crainte, soumis à la terreur croissante lorsqu’il était chez lui.

Enfin, le jeudi arrivé. La tension était à son comble. Les protagonistes se retrouvèrent comme convenu, après avoir déjeuné copieusement. Le vieillard était venu avec eux. Vétéran de 39-45, encore frais malgré ses 90 ans et l’esprit paysan sans crainte.

Le petit groupe des 4 agents, deux autochtones et de l’inspecteur Lebihan pu assister non sans appréhension à l’apparition des grands nuages noirs en fin d’après-midi. Majestueux, ils rampaient péniblement sur la voûte céleste, obscurcissant la lueur naissante des étoiles.

Vers 22h30, le premier coup de tonnerre retentit. Il ébranla la campagne et marqua l’apparition du vrombissement lointain et à la fois tout proche, inscrit dans chacun des membres du groupe. Tous se tinrent sur le qui-vive. Plusieurs coups tonnèrent, éblouissant les environs d’une étrange lumière orangée, provoquant l’amplification du bourdonnement sardonique et invincible.
Le ciel semblait vibrer et les éclairs orangés illuminaient la campagne sphérique maintenant plongée dans le noir.

L’horreur arriva subitement. Un éclair embrasa le paysage, dans un vacarme effroyable, tandis que le vrombissement franchissait un palier sonore, le rendant insoutenable. Le petit groupe poussa un cri de stupeur. La lumière de l’éclair semblait imbiber certains endroits de la campagne, qui restaient lumineux. Et ce, depuis plusieurs secondes.
Soudain, les lumières restées collées aux alentours semblèrent couler vers un point situé au loin dans le ciel, très haut. Un point lumineux apparu là ou les lumières se déversaient, dans l’infiniment lointain des nuages.
Peu après, dans une innommable pantomime, les malheureux virent avec une indicible terreur un avion gigantesque fondre sur eux.
L’avion était démesuré. Il évoquait à le boeing mais était d’un modèle à hélice. Il s’agissait d’un chasseur Messerschmitt de dimensions grotesquement disproportionnées. Sa carlingue paraissait rougeoyer de milliers d’éclairs. D’immenses flammes brûlaient l’air sur son passage, où se dessinaient des visages tourmentés. L’assourdissant vrombissement émanait de l’hélice démoniaque de l’avion fantôme.
Cette vision fut trop pour Eric qui s’évanouit et tomba sur l’herbe humide.
Le chasseur gigantesque descendit en piqué. Arrivé à quelques dizaines de mètres il ouvra le feu de ses mitrailleuses et des balles de la taille d’un obus broyèrent deux policiers. Leur sang jaillit en fontaines vers l’avion qui faisait maintenant des cercles autour des survivants. Il semblait absorber les flots rougeoyants.
Les survivants tiraient à feu ouvert sur l’avion. Après que la dernière goutte de sang eut quitté ses deux victimes, l’avion, rassasié, s’éloigna au loin et le vrombissement décru.
Le reste du groupe ne se préoccupèrent pas de le suivre, le vieil homme avait une crise d’épilepsie.
Ses hurlements réveillèrent Eric. Le pauvre vieillard mourut assez vite. L’inspecteur et les témoins se rappelèrent à tout jamais de ses derniers mots : « C’est Ackerherz ! C’est Ackerherz le foudroyé qui revient ! C’est l’avion de Ackerherz le maudit ! ».



Ce fut le prêtre qui parla le premier. Reconnaissable à sa cagoule estampillée de « l’étoile » étrange en son milieu. Sa voix bien modulée emplit la grande cave séculaire aux arches de pierre baroques.
« Mes frères. En ce mois de Juin 1943, certains d’entre nous vont être retardés par cette pitoyable guerre. Le Führer a tort d’envoyer son élite au combat contre des chiens français, anglais, juifs, russes ou qui sais-je. Toutefois, nous ne devons pas attirer l’attention sur notre tradition antique. Vous irez combattre. Cependant, afin que vous reveniez saufs, nous allons invoquer la puissance de Anciens pour assurer votre protection. Ïa ! Ïa ! »
Ces dernières monosyllabes furent repris en cœur par l’assemblée, suivies d’une litanie incompréhensible et gutturale. Le prêtre brandit alors un long couteau brillant à la lueur des torches au dessus du nouveau-né attaché à l’autel, et reprenant la psalmodie d’une voix forte, éventra le petit corps chargé de convulsions ligoté devant lui d’un large geste.
Après la cérémonie, les adeptes se dispersèrent, chacun prenant la direction de son domicile.

L’allemand marchait dans les rues désertes de Berlin. Ses cheveux, coupés très court, luisaient à la lumière de la lune. D’un bleu électrique, ses yeux scintillaient dans le noir. Arrivant enfin à son appartement, il essaya de rentrer sans faire trop de bruit afin de ne pas alimenter les rumeurs qui couraient sur ses mœurs délétères et sa réputation d’être versé dans la magie noire. Stupides roturiers !
Après un frugal dîner, il se coucha.
Le lendemain, il entrait dans la Luftwaffe.

Très vite, il y acquit une réputation. Ses exploits terrorisaient l’aviation alliée et forçait l’admiration de ses camarades et de ses supérieurs. A bord de son Messerschmitt Bf 109, il se savait protégé par la puissance de ses sombres divinités. En plusieurs mois, il devint une véritable légende, au même titre que le Baron Von Richtofen, dit Baron Rouge.
Les rares adversaires qui lui avaient survécu décrivaient sa stratégie comme « terrifiante » et irrespectueuse. Mais il n’en avait cure.
C’est en novembre, lors d’une escarmouche dans le ciel de la Loire Atlantique contre quelques bombardiers et leur escorte anglaise qu’il rencontra la mort pour la première fois.
Il affrontait un champion anglais dans un ciel orageux qui pressait les combattants à en finir avant que la foudre n’ait à départager le vainqueur. Le chasseur estampillé de la cocarde tricolore esquivait toutes les feintes de l’allemand. Agacé, celui-ci blasphéma ses propres idoles.
A l’instant même où les noms de ses dieux sifflaient entre ses dents, la foudre frappa son avion et l’anglais déchargea sa mitrailleuse sur le Messerschmitt.

Les témoins au sol virent le Bf 109 entrer en incandescence, dans une explosion de fureur disproportionnée. Il tomba comme une météorite dans un bosquet, provoquant une explosion gigantesque et marbrée d’éclairs.

L’anglais rentra sain et sauf. Il pu se vanter d’avoir abattu, aidé par « Dieu », Uri Ackerherz.


Eric, encore secoué par les évènements de l’avant-veille, se remémorait les horribles visions qui avaient accompagné la mort des deux policiers, annoncée à la presse comme advenue lors d’une rixe avec des malfaiteurs qui cambriolaient la maison du vieillard après l’avoir tué…

Un avion gigantesque les avait chargés. D’où pouvait provenir ce spectre ? Et surtout, qui était de Ackerherz dont le vieil homme avait hurlé le nom avant de mourir ?
Eric avait déjà entendu ce nom. Lors de ses études à la faculté d’histoire, il se rappela qu’un de ses amis de l’époque, Richard Landais, avait rédigé sa thèse sur l’épopée de l’aviation à travers les deux guerres mondiales. Eric se rappelait que le nom d’Ackerherz était associé à une légende peu connue car de très mauvaise réputation.
Le professeur retrouva le numéro de son ancien camarade. Il appuya fébrilement sur les touches glacées de téléphone.
« -Allô, je suis bien chez Monsieur Landais ?
-Lui-même.
-Salut Richard, c’est Eric… Eric Longier…
Après un court silence, son interlocuteur se rappela soudainement de son ancien ami.
-Ah, salut Eric, ça va depuis tout ce temps ?
-Pas mal. J’aurai besoin de ton aide.
-Ben ouais j’entends ça, t’as l’air préoccupé…
-Tu saurais pas quelque chose sur un certain Ackerherz ? Ce serait un aviateur allemand de la Seconde guerre mondiale…
-Euh il me semble que j’avais parlé de lui dans mon mémoire, attends je vais te chercher ça bouge pas.
Il s’écoula plusieurs minutes, ponctuées de bruits d’étagères remuées et de tiroirs poussés.
-Ouais, Eric ?
-Tu l’as ?
-Ouais. Je te lis le passage concerné.
-J’écoute.
-Alors : « Uri Ackerherz (Février 1910 – Novembre 1943) a été l’une des légendes de la Luftwaffe. Il pilotait un Messerschmitt Bf 109 à bord duquel il est venu à bout de centaines d’avions alliés. Il passait pour froid, calculateur et cruel. Avant d’entrer dans l’aviation, des rumeurs de sorcelleries couraient sur son compte, alimentées par sa mort mystérieuse en Novembre 1943. Son avion, abattu conjointement par un éclair et la mitrailleuse de John Steelhaze, il s’enflamma subitement et s’écrasa dans ce qui fut décrit comme un déluge de flammes par les témoins, en Loire-Atlantique du côté du village de Treillac. »
Tiens ben c’est pas là ou tu crèches maintenant ça ?
-Continue s’il te plaît.
-Ok, ok. Donc du village de Treillac bla bla, « toutefois, aucune trace ne pu être découverte, témoignant de l’impact de son avion sur le sol. »
Voilà tout ce que je sais sur ce type. T’es sûr que ça va ?
-Merci beaucoup, Richard. Je te rappellerais.
-Bon, d’accord… A plus. »
Eric raccrocha lentement le combiné.

L’inspecteur Lebihan écouta patiemment le récit du professeur. Il était intéressé mais encore incrédule. Il accepta toutefois de rééditer l’expérience du Jeudi, en s’accompagnant cette fois d’une escouade plus lourdement armée.

Une fois encore, la semaine se passa dans l’attente impatiente du dénouement. Eric assurait ses cours distraitement, ce que le directeur ne manqua pas de lui faire remarquer. Le professeur lui répondit que ce serait terminé le jeudi suivant, peut-être même terminée définitivement.

La tension connu une fois de plus son implacable montée. L’oppression gagnait le cœur des hommes. Tous se préparaient au combat désormais inévitable. Seuls Eric Longier et Rémi Lebihan savaient réellement de quoi il en retournait, leur terreur n’en était que plus grande. Comment aurait-il pu en être autrement, lorsque de simples êtres humains sont confrontés à un spectre, une anomalie de la nature, obéissant à des lois inconnues de l’univers physique habituel ?
Parfois, il venait à Eric l’idée d’abandonner, de fuir loin de ce conté maudit, mais il était désormais trop tard. Et si ils ne le faisaient pas, qui le ferait ? Qui pouvait, de plus, prévoir ce qui se passerait si le spectre continuait ses massacres ?
C’est autant de questions qui hantaient l’esprit des enquêteurs comme celui d’Ackerherz hantait la campagne.

Jeudi.
En fin d’après-midi, les enquêteurs avaient assisté, impuissant, à la lente formation des nuages qui, comme ils le savaient, leur apporterait un cauchemar mort-vivant. D’un noir d’encre, irisant leurs contours de lueurs orangées, ils glissaient en silence sur le rail des étoiles complices.
Enfin, le coup de tonnerre théâtral et dramatique, attendu depuis une semaine par les deux enquêteurs arriva enfin.
L’escouade des six policiers en armes avait été prévenue du danger, mais on ne leur avait dit que le strict minimum. Inutile de les affoler davantage.
Les éclairs orangées commencèrent à illuminer la campagne, révélant des ombres destinées à rester cachées, trahissant leurs contours infiniment malveillant. Chaque homme plongé dans ce globe d’horreur sentit ses vieilles frayeurs renaître dans un monde d’inhumanité dont le poids gargantuesque écrasait les faibles parois tangibles de l’univers des sens bien connu.

Un éclair plus fort que les autres enflamma la campagne dans un vacarme d’enfer.

La lumière imbiba les recoins du paysage plusieurs secondes.
Avant de se déverser loin dans le ciel.
Sorti des limbes éternelles, le spectre innommable se précipita en hurlant sur ses proies, toutes mitrailleuses ouvertes. L’inspecteur Lebihan hurla pour couvrir le bourdonnement intolérable d’ouvrir le feu à volonté. Les policiers vidèrent leurs chargeurs sur le fuselage enflammé du Messerschmitt géant, occasionnant de faibles dégâts… sanglants.
Au second passage de l’avion, une aile gigantesque décapita un des policier dont le corps sans vie vacille puis tomba à genoux.
Le reste du groupe vit alors avec horreur le sang du malheureux jaillir en un flot ininterrompu vers le zinc démoniaque qui effectuait des cercles dans le ciel zébré d’éclairs.
Mais le spectre n’était pas satisfait. Ignorant la pluie de balles qui continuait à fuser vers lui, il piqua vers le groupe, crachant par ses prises d’air d’immenses jets de flammes qui blessèrent deux agents.
Son hélice démesurée broya littéralement un des policiers, aspirant par la même occasion son sang.
L’avion vampire prit alors de l’altitude.
L’inspecteur ordonna aux survivants de monter dans les voitures.
Les véhicules s’ébranlèrent et s’élancèrent dans la campagne légèrement éclairée par les éclairs. Une fine pluie commençait à tomber verticalement.
Les 3 voitures de police roulaient à tombeau ouvert dans des sentiers de forêt se guidant à la lumière de l’avion - fantôme, effectuant parfois des détours pour éviter des arbres. Toutes sirènes hurlantes, elles arrachaient des branches et heurtaient des troncs de leurs rétroviseurs dans l’obscurité.
Les véhicules talonnaient le monstre d’acier qui commençait à perdre de l’altitude.
Etrangement, il semblait à Eric qu’il rapetissait indiciblement.

Soudain, l’avion se réduit brusquement et sembla couler en un long filet dans la forêt, à quelques dizaines de mètres des voitures de police.
Le petit groupe déserta ses véhicules pour s’élancer dans la forêt vers l’endroit où le spectre leur avait semblé s’écouler.

Dans une petite clairière à l’atmosphère chargée de malsaines menaces, une flaque d’un sang épais achevait de s’épancher dans la boue.
Les enquêteurs, mus par un instinct incompréhensible mais trop fort pour être combattu, se mirent à creuser frénétiquement le sol, là où la flaque de sang s’était infiltrée.

Après avoir creusé environ un mètre, les crosses de leurs fusils heurtèrent une surface métallique.

Ils mirent à jour un cockpit de Messerschmitt parfaitement proportionné.
Les gonds coulissèrent lentement, abîmés par la rouille du temps. A l’intérieur de la cabine, devant un tableau de bord décomposé et en partie détruit, se tenait un homme d’aspect jeune, très pâle et visiblement endormi.
Au cri des enquêteurs, l’homme s’éveilla, pour jeter autour de lui un regard terrorisé. Après quelques secondes, il poussa un hurlement démoniaque et se décomposa, ou brûla comme en incandescence devant le regard effaré des six survivants.
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