Chacun son interprétation: Résumé des participations

Bon c'est un peu con parce que j'étais la seule, mais tant pis

Ce matin, Marine avait tout de suite sentit que
quelque chose n’allait pas. Déjà, elle avait ressentit un besoin
pressant de boire du chocolat chaud en regardant Dora l’Exploratrice.
Ensuite, elle avait fait un câlin énorme à minouche en marmonnant des
petits diminutifs ridicules, ce qui l’avait presque mise en retard. Et
quand Romain Rondain l’avait traitée de mocheté au moment de la
récréation, elle était partie en pleurant au lieu de lui envoyer une
répartie cinglante comme à son habitude. En plus, elle avait dû se
faire violence pour ne pas s’arrêter devant les filles de CE1 qui
jouaient à la Barbie dans la cours.
Affolée, elle était rentrée chez
elle en courant, et avait failli hurler en se rendant compte qu’elle
avait attrapé en chemin toute une batterie de petites fleurs à pétales
tous mignons, et même, oh horreur, un mulot avec de grands yeux pleins
de tendresse dans sa poche. Maintenant, il allait falloir qu’elle
égorge un poulet dans le jardin à minuit pour prier les diables que
personne ne l’ait vu.
C’est alors qu’elle comprit. Les yeux fermés
pour ne pas voir les peluches roses et bleu layette du bébé qui lui
tendaient les bras depuis le canapé du salon, elle se précipita dans sa
chambre, et commença à retourner le lit. C’était forcément là qu’elle
l’avait perdu. Tout irait bien dès qu’elle mettrait la main dessus.
Après plusieurs minutes de fouille effrénée, ses doigts finirent par se
refermer sur une forme familière, coincée entre le matelas et le cadre
du lit. C’était lui. Complètement endormi, il ne s’était même pas rendu
compte qu’il était tombé, l’imbécile. Pleurant presque de joie, à son
grand dégoût, Marine inséra le diable dans la fente derrière son
oreille gauche et ferma d’un coup sec les trois chevilles de sécurité.
Aussitôt, le voile rose qui l’enserrait depuis ce matin se dissipa.
Bien. Déjà, elle allait commencer par mettre la main sur Romain Rondain.

Par delà les jungles profondes peuplées de monstres sans nom
Par delà les abysses insondables où l'esprit se décompose.
Par delà les tunnels aveugles d'un peuple à la guerre trop prompt
Jusqu'aux terres de silence où les ombres reposent

Sur les routes tortueuses depuis longtemps oubliées
Sur les chemins aveugles où le mal est sans cause
Sur les pistes fragiles qu'un souffle peut briser
A travers les terres de silence où les ombres reposent.

Dans le temple d'un dieu à jamais disparu
Dans le ventre d'un coffre fait d’une blessure éclose
Gît le souffle de feu dont la moindre goutte bue
Rendra plus puissant qu’un dieu le fou habité de rêves grandioses.

Il est de ces boissons si puissantes qu'elles métamorphosent les brumes
en flammes. Elle se mêle à votre sang et courre le long de vos veines.
Votre coeur palpite alors, vous vous sentez hors de contrôle comme si
vous étiez en ébullition. Vos perceptions vous paressent décuplées, des
effleurements légers d'un souffle chaud sur votre peau, à la vision
précise des plus petits détails sur les visages, vous pouvez même
entendre les ravissantes sérénades qui vibrent dans l'aurore.

Il
est de ces breuvages qui font frémir jusqu'aux parties les plus
secrètes et insoupçonnées de votre corps. Ceux qui vous regardent vous
trouve radieux et épanoui comme nul autre.

Cette décoction vous fait bruler et briller comme l'astre solaire.
Vous
devenez rayonnant de chaleur. Elle déclenche en vous des décharges
d'ocytocine. Vous semblez alors vous déplacer enveloppé dans un nuage
d'hormone qui attire à vous la tendresse et le respect des autres.

Cette
liqueur, on s'en délecte aux lèvres des amants, gorgée aprés gorgée.
Votre coeur la receuille à chaque pensée tendre qui vous est destinée,
à chaque joie qui égaye votre journée. Cette boisson on la dénomme
passion.

Elle est à consommer avec modération, sinon, si vous ne
maitrisez pas ses effets, elle aura tôt fait de consumer votre corps et
votre esprit, ne laissant qu'une carcasse calcinée et sans vie.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le coup des astérisques est une de
ses habitudes, et la mort parle EN MAJUSCULES. Et c'est un homme-si.

Impavide
Trayeur, grand ordonnateur de la Secte Officieuse du Second Concile de
Presque Ee avait bien du souci. Quand il s'était installé à Ankh
Morpork, ville superbe où le croyant potentiel baguenaudait à chaque
coin de rue en attendant la révélation ultime de la vérité sur la
culture des vertus et des pommes de terre, il ne pensait qu'à une chose
: professer la bonne parole à tout un chacun. Hélas, bientôt, son
fidèle bras droit, Mélanome Fauche, lui avait fait défection, et pour
créer la Secte Moins Officieuse du Second Concile de Presque Ee. Pire,
peu de temps après, Impavide avait découvert que son bras gauche et
organiste Nore Norresson* avait fondé le Mouvement Parallèle de la
Nouvelle Conciliation Mais Pas à Ee C'est Trop Loin.
Soucieux de ne
pas froisser les croyants potentiels dans ces simulacres de sectes (oui
les sectaristes presque d'Ee ont l'esprit très large en matière de
tolérance religieuse, sauf quand on vient leur piquer des adeptes sous
leur nez, il ne faut pas exagérer), Impavide avait accepté de partager
la chapelle sise dans l'entrepôt vide aimablement loué à un prix
défiant toute concurrence par un certain Planteur JMTLJ. De plus, afin
d’exercer au mieux son esprit de conciliation, il avait assuré Mélanome
qu'en cas de schisme avéré, il serait ravi de se ranger à ses côtés
pour balayer la chienlit naine, et avait promis à Nore qu'un état de
guerre manifeste les verraient combattre tout les deux la mascarade
odieuse orchestrée par Mélanome.
Ce qu’Impavide n'avait hélas pas
prévu, c'était que Nore et Mélanome se retrouveraient par hasard à la
taverne du tambour rafistolé et décideraient de boire un verre en
souvenir du bon vieux temps. Ils avaient apparemment, après trois
bouteilles de Jaquin constricteurs et quelques cocktails rigolos avec
un oignon embroché sur un cure-dent, décidé de créer conjointement le
Courant Unifiée du Ciel Millénaire, et, pour marquer la réconciliation
de leurs deux courants, ils avaient proprement été quérir Impavide dans
le but avoué de l’occire de manière purement égalitaire, en le lançant
à quatre mains dans un tonneau de goudron.
Les deux nouveaux
coreligionnaires avaient d’abord pensé jeter leur ancien chef spirituel
dans le fleuve Ankh, mais ils étaient en ville depuis suffisamment
longtemps pour savoir qu'on ne peut décemment noyer quelqu'un dans ce
tas de boue paresseuse qui traversait les plaines de Sto, les poids
attachés aux pieds de la victime risquant fortement de se dissoudre
avant que le malheureux ne coule. L'Ankh était d’ailleurs connu à
travers les plaine comme le seule fleuve sur lequel on pouvait marcher
été comme hiver, à condition d'avoir des semelles très épaisses et de
courir assez vite.
Toujours était-il qu'Impavide aurait vraiment
préféré y être lancé, il aurait sûrement gardé l'odeur toute sa vie
mais il s'en serait tiré. Ce qui signifiait, lui glissait une petite
voix irritante qui essayait de se faire entendre en lui depuis un
moment qu'il pouvait en toute logique en conclure qu'il était mort.
Comme pour confirmer cette était de fait, une voix se fit entendre derrière lui.
-IMPAVIDE TRAYEUR ?

*Oui
un nain. Du moment qu'ils recrutaient, les sectaristes du Second
Concile de Presque Ee ne faisaient pas attention à l’espèce, la taille
ou une légère tendance à sucer le sans de son voisin pendant l’office,
mais Impavide espérait avoir suffisamment de membres dans un avenir
proche pour lancer de grandes épurations espécéistes** à l'intérieur de
son ordre. Parce que ça voulait dire qu'un avait suffisamment d'adeptes
pour pouvoir se passer de quelques dix milles âmes et autant de
porte-monnaie. Ca vous posait une religion.
** N'allez pas croire
qu'Impavide nourrissait une haine viscérale envers ceux qui ne
partageaient pas ses attributs humains, mais une grande épuration des
adeptes mangeurs de yoghourt ça a moins de classe quand même.

Ce matin, Marine avait tout de suite sentit que quelque chose n’allait
pas. Déjà, elle avait ressentit un besoin pressant de boire du chocolat
chaud en regardant Dora l’Exploratrice. Ensuite, elle avait fait un
câlin énorme à minouche en marmonnant des petits diminutifs ridicules,
ce qui l’avait presque mise en retard. Et quand Romain Rondain l’avait
traitée de mocheté au moment de la récréation, elle était partie en
pleurant au lieu de lui envoyer une répartie cinglante comme à son
habitude. En plus, elle avait dû se faire violence pour ne pas
s’arrêter devant les filles de CE1 qui jouaient à la Barbie dans la
cours.
Affolée, elle était rentrée chez elle en courant, et avait
failli hurler en se rendant compte qu’elle avait attrapé en chemin
toute une batterie de petites fleurs à pétales tous mignons, et même,
oh horreur, un mulot avec de grands yeux pleins de tendresse dans sa
poche. Maintenant, il allait falloir qu’elle égorge un poulet dans le
jardin à minuit pour prier les diables que personne ne l’ait vu.
C’est
alors qu’elle comprit. Les yeux fermés pour ne pas voir les peluches
roses et bleu layette du bébé qui lui tendaient les bras depuis le
canapé du salon, elle se précipita dans sa chambre, et commença à
retourner le lit. C’était forcément là qu’elle l’avait perdu. Tout
irait bien dès qu’elle mettrait la main dessus. Après plusieurs minutes
de fouille effrénée, ses doigts finirent par se refermer sur une forme
familière, coincée entre le matelas et le cadre du lit. C’était lui.
Complètement endormi, il ne s’était même pas rendu compte qu’il était
tombé, l’imbécile. Pleurant presque de joie, à son grand dégoût, Marine
inséra le diable dans la fente derrière son oreille gauche et ferma
d’un coup sec les trois chevilles de sécurité. Aussitôt, le voile rose
qui l’enserrait depuis ce matin se dissipa. Bien. Déjà, elle allait
commencer par mettre la main sur Romain Rondain.
Ce matin, Marine avait tout de suite sentit que quelque chose n’allait
pas. Déjà, elle avait ressentit un besoin pressant de boire du chocolat
chaud en regardant Dora l’Exploratrice. Ensuite, elle avait fait un
câlin énorme à minouche en marmonnant des petits diminutifs ridicules,
ce qui l’avait presque mise en retard. Et quand Romain Rondain l’avait
traitée de mocheté au moment de la récréation, elle était partie en
pleurant au lieu de lui envoyer une répartie cinglante comme à son
habitude. En plus, elle avait dû se faire violence pour ne pas
s’arrêter devant les filles de CE1 qui jouaient à la Barbie dans la
cours.
Affolée, elle était rentrée chez elle en courant, et avait
failli hurler en se rendant compte qu’elle avait attrapé en chemin
toute une batterie de petites fleurs à pétales tous mignons, et même,
oh horreur, un mulot avec de grands yeux pleins de tendresse dans sa
poche. Maintenant, il allait falloir qu’elle égorge un poulet dans le
jardin à minuit pour prier les diables que personne ne l’ait vu.
C’est
alors qu’elle comprit. Les yeux fermés pour ne pas voir les peluches
roses et bleu layette du bébé qui lui tendaient les bras depuis le
canapé du salon, elle se précipita dans sa chambre, et commença à
retourner le lit. C’était forcément là qu’elle l’avait perdu. Tout
irait bien dès qu’elle mettrait la main dessus. Après plusieurs minutes
de fouille effrénée, ses doigts finirent par se refermer sur une forme
familière, coincée entre le matelas et le cadre du lit. C’était lui.
Complètement endormi, il ne s’était même pas rendu compte qu’il était
tombé, l’imbécile. Pleurant presque de joie, à son grand dégoût, Marine
inséra le diable dans la fente derrière son oreille gauche et ferma
d’un coup sec les trois chevilles de sécurité. Aussitôt, le voile rose
qui l’enserrait depuis ce matin se dissipa. Bien. Déjà, elle allait
commencer par mettre la main sur Romain Rondain.

Comme d’habitude, l’arrivée du printemps déclenchait le début des
hostilités. Estelle ne savait même plus comment tout avait commencé,
mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Non, ce qui comptait,
c’était se défendre bec et ongle. Et pour ce faire, elle avait accumulé
un véritable arsenal au fil des années. Dymethilarsinate de sodium pour
les fourmis, bifenthrine contre les araignées et pas moins de sept
types d’aérosols différents contre les mouches, moustiques, guêpes,
abeilles et autres nuisibles volant.

Sauf que la Campagne avait
bien plus d’un tour dans son sac, et il fallait à chaque fois guetter
quelle armée inédite allait prendre la maisonnée au dépourvu. Estelle
avait déjà affronté chenilles, scolopendres, limaces et perce-oreilles
sans céder un pouce de terrain. Elle avait même, en une occasion
extrême, repoussé une colonie de grenouilles chiliennes, soi-disant
tombées d’un convoie destiné au Zoo de Vincennes.

Alors cette
année, Estelle avait décidé de battre la Campagne à son propre jeu. On
verrait bien ce qu’elle trouverait à riposter à une bonne grosse dalle
de béton.


Gnarf. T_T

Une nuit, Monsieur avait rêvé de la Machine, et en se réveillant, il
avait compris que le but de sa vie était de lui offrir une existence.
De faire de cet idéal une réalité palpable. De la créer aussi parfaite,
aussi belle et aussi mortelle qu’elle lui était apparue en songe.

Pour
cela, il avait appelé les meilleurs horlogers et leur avait ordonné de
forger les rouages de ses entrailles. Il avait dévoyé les physiciens
les plus brillants et les mathématiciens les plus reconnus afin de
recréer la dynamique délicate désormais gravée dans son esprit. Il
aurait enlevé les grands mages des temps jadis si cela avait vu servis
son dessein.

Et puis un jour, enfin, il l’avait eue devant lui,
habillée d’ores étincelants et de fines dentelles mécaniques,
absolument identique à son vieux rêve. Tremblant presque
d’enthousiasme, Monsieur avait alors fait amener son cobaye. Il l’avait
choisi parmi tant d’autres au cours d’une sélection qui avait duré
trois ans. L’homme avait l’œil vif et le corps musclé. Et surtout, pas
une fois depuis qu’il avait été enfermé dans les bas étages de la
maison, il n’avait ouvert la bouche pour parler. Même après avoir été
laissé seule toute une semaine dans le noir. Même après avoir été
frappé jusqu’à ce que tous les os de son corps soient brisés. Même
après avoir été pendu par les pieds une journée durant. C’était un être
fort, et Monsieur se réjouissait d’avance à l’idée de voir la Machine
le briser.

Une fois l’homme solidement attaché à la machine,
Monsieur se pencha vers lui et lui expliqua les règles : la machine
repèrerait toute variation de la température de son sang. Au moindre
signe d’élévation, elle lui enverrait une petite décharge électrique.
Puis une plus forte si la température augmentait encore, et ainsi de
suite jusqu’à ce que mort s’en suive s’il n’était pas capable de se
contrôler. L’homme ne répondit rien. Prenant cela pour un assentiment,
monsieur appuya sur le bouton de départ et quitta la salle. Il était à
peine au bout du couloir quand le premier cri lui parvint. Alors
Monsieur sourit.

- ça ne va pas ? Pourquoi ne dis-tu rien ?
- Non, non, ça va...
- Et ton thé ? Tu ne le bois même pas ! C'est ton boulot que te tracasse ?
- Mais non ! Tu sais bien que je l'ai quitté !
- Ah oui... Tes études alors ?
- ça aurait pu être ça, mais non, là c'est autre chose...
- Tu bloques peut-être sur ce que tu écris actuellement ?
- Non, même pas, je suis assez inspirée ces derniers temps...
- Mais dis-moi alors ! Tu ne peux pas garder ça pour toi !
- C'est tellement insignifiant, si tu savais...
- Mais oui je veux savoir! Tu n'as même pas encore touché à ta pâte au Spéculoos, c'est inquiétant !
-
Bon, voilà, c'est au sujet d'un forum. Je gère actuellement un truc où
un pelé et trois tondus participent tant bien que mal... J'anime ça,
parce que la personne qui s'en occupait avant avait disparu et qu'il
fallait bien quelqu'un pour poursuivre le truc ! Sauf que c'est triste
de voir que parfois je suis même la seule à faire quelque chose ! Mais
il faut que cette collab' tienne ! Même si je suis la seule à
participer ! Mais que c'est FrusTranT Et RaGeaNt !!! Haaaaaaa ! J'en
jetterai presque mon PC par la fenêtre quand le mardi soir peu avant
22h, je relève le taux de participation !!!
- Mais voyons, Parchemin... Garde ton sang froid !!!

"Quoiqu'il arrive, garde ton sang froid."
C'est ce que m'avait dit mon grand-père avant de décéder, et depuis, j'en ai fait ma ligne de conduite.

C'est pour ça que lorsque mon réveil n'a pas sonné, j'ai gardé mon sang froid.
Ce sont des choses qui arrivent, rien de bien grave.

Lorsque je me suis coincé les doigts dans la porte, j'ai gardé mon sang froid.
J'ai du sang anglais dans les veines, je sais parfaitement me contenir.

Lorsque le policier m'a chopé pour excès de vitesse, j'ai gardé mon sang froid.
La Loi est la Loi, je dois aussi la respecter.

Lorsque mon patron m'a viré à cause du retard, j'ai gardé mon sang froid.
Je suis de nature optimiste, je retrouverai bien un job, c'est même peut être une occasion de rebondir.

Lorsque,
à l'arrêt de bus, ce clodo s'est énervé après moi parce que je refusait
de lui donner de l'argent, j'ai gardé mon sang froid.
Je sais très bien que l'ignorance est la meilleurs arme contre ce genre de gus.

Mais là, il y a des lumières rouges sur mon corps.
Les hélicoptères font un tel bruit que je ne m'entend plus penser.
Un troupeau de flic me tient en joue, et me fixe comme une vache regarde le train passer.
Je ne comprend pas.
Pourtant, je garde mon sang froid. Très froid.

Flash info : série de violences à Banaletown.
Tout
à commencé vers 10h ce matin, dans une rue commerçante de la ville, où
un radio réveil tombé du 7ème étage d'un immeuble a violemment heurté
un passant.
Alors qu'on lui venait en aide, une porte blindée est à son tour tombée, faisant 3 blessées.
Les
secours ont mis plus de temps que prévu à arriver, un automobiliste
inconnu ayant arraché tous les panneaux de signalisation du quartier.
Ensuite, vers 11h30, un bus a été détourné par un forcené.
Celui-ci
a écrasé par deux fois un sans-domicile fixe, avant de finir une course
macabre dans le bâtiment principal de la briqueterie de la ville,
heurtant au passage la Mercedes du directeur de l'usine.
Directeur
toujours introuvable à l'heure actuelle. Le forcené a été appréhendé,
alors qu'il criait comme un fou : "Je garde mon sang froid! Je garde
mon sang froid!".

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
C'est le premier jour de l'été, les enfants sont bientôt en vacances et vous aussi peut-être !
Vous
allez enfin pouvoir profiter de vos nuits sans horaire contraignant,
vous ne serez plus obligé de supporter votre intransigeant patron dès
22h30 ... Mais surtout mesdames messieurs vous allez enfin pouvoir
sortir avec vos enfants et pourquoi pas ... pique-niquer ?
Mais
souvenez-vous messieurs, dames, revoyez-vous avec votre glacière lourde
et encombrante, souvenez-vous qu'une fois sur deux les glaçons
n'étaient pas au congélateur et qu'il fallait ou tous annuler, ou se
résigner à boire votre sang chaud !
Le sang chaud c'est bon au cou mais rien ne vaut un bon petit sang froid tout les gourmets vous le dirons !

Je vous propose donc Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, une promotion EX-CEP-TIO-NELLE*!
Un sac thermos de la marque ThermO+ glamour et pratique qui vous promet
des pique-niques magnifiques tout cela pour seulement 29,99 euro ** !

Mesdames messieurs pour garder votre sang froid, rien ne vaut le sac ThermO+ !


*offre soumise à condition, sur le modèle rose fluo, dans les bloodymarché participant .

**les sacs rouges, bleu, blanc, vert, tigré ou léopard sont au prix de 49,99 euro.

Le mur d’enceinte avait cédé comme un rien. L’Ennemi l’avait proprement
découpé et arraché. Aussitôt, la garde avait fait bloc, et les femmes
et les enfants étaient partis se réfugier dans le fond du Monde. Hélas,
cela ne suffit pas. L’Ennemi possédait des armes à la puissance divine
dont la compréhension échappait aux soldats. En quelques secondes, le
Monde se trouva suspendu autour du Fond Noir de L’Enfer, et de
violentes secousses le parcoururent. Le peuple entier essaya de
résister, mais la lutte était vaine. Les faibles tombèrent d’abord,
entraînant à leur suite les malheureux qui avaient voulu les rattraper.
Fitzroy les entendit gémir et supplier tandis que la chaleur les tuait
à petit feu. Accroché à la paroi du Monde, il essayait désespérément de
se maintenir. Il était le dernier.

Soudain, la gravité
s’inversa, et une nouvelle arme apparut. Cette fois-ci, elle entra dans
le Monde, raclant les parois dans un bruit terrible. Impuissant,
Fitzroy la sentit l’attraper et le précipiter au delà des limites du
Monde, jusque dans l’enfer brûlant. Dans un râle, il regretta une
dernière fois la fin tragique de l’empire Haricots, puis mourut.

Le Repas moment béni, de détente, de partage et
de plaisir gustatif...sauf bien entendue quant-« ils » sont là, verts,
long, fibreux et des petits yeux vicieux, du fond de mon assiette « ils
» me narguent les HARICOTS !
Toujours la même rengaine pour
expliquer cette torture « c'est pour ton bien mon chéri », « il faut
manger des légumes pour être grand et fort comme papa » et bien
d'autres arguments de ce genre ...

Alors j'empoigne ma
fourchette, mon couteau, me sers un grand verre d'eau ferme les yeux et
je commence à manger, je croque une première bouché, le goût des
haricots envahis ma bouche et je ne peux empêcher ma figure de se
tordre en une affreuse grimace.
Deuxième bouchée, Maman ne me
surveille plus ...j'appelle discrètement le chien qui se fait un
plaisir de m'aider (j'avais bien essayé avec le poisson rouge mais
bizarrement maman s'en était rendu compte ...allez savoir pourquoi ...)

Troisième bouché le chien est retourné au panier, quel lâche !
La quatrième et la cinquième bouché me font l'effet d'être une victime condamnée par la divinité haricot à mourir à petit feu.
Sixième bouché je n'y tiens plus j'avale mon verre d'eau d'un coup et m'en ressert un aussi sec.
Je
rouvre les yeux, là dans mon assiette il ne reste que trois haricots
qui me regardent terrorisés ! Ils font moins les fières maintenant !
Je savoure le goût de victoire de cette septième et ultime bouché.
Encore une fois je les ai battus, encore une fois j'ai été le héros celui par qui est arrivée la fin des haricots !

« Tu as des doigts de fée », disaient souvent à Angelin les veilles
femmes du quartier. « Et tu as le visage si fin qu’on pourrait te
prendre pour un de ces lutins qu’on voit dans les livres »,
ajoutaient-elles, leurs vieux cœurs racornis se remettant soudain à
battre à l’idée que l’enfant pourrait leur sourire pour les remercier
du compliment. Alors chaque jour, dans l’espoir de voir son visage
s’éclairer, elles lui offraient des bonbons et des gâteaux et lui
disaient combien sa beauté était digne d’un autre monde.
Les garçons
du quartier, eux, voyaient cela d’un autre œil : « Doigts trop fins,
oreilles pointus. T’es pas humain », criaient-il de suffisamment loin
pour pouvoir s’enfuir au cas où Angelin ferait mine d’attaquer.

Mais
il, se contentait de sourire et de laisser dire les uns comme les
autres. Après tout, cela ne servait à rien de nier. Les rares fois il y
pensait, un sourire qui aurait fait frémir de terreur les vieilles
femmes du quartier se dessinait sur son visage. Les humains étaient
décidément trop stupides. Angelin avait les oreilles pointues, les
dents aiguisées, le teint pâle comme la pleine lune et les doigts
effilés du petit peuple. Il avait même réussi à insinuer dans l’esprit
de ses soi disant parents cette idée de l’appeler Angelin.

Et
personne n’avait rien vu. Sauf les enfants, bien sûr, mais qui les
écoutaient ? Oui, décidément, les humains étaient bien bêtes, et leur
souffrance serait à la hauteur de leur stupidité quand le Changelin
disparaîtrait à jamais de leur vie pour retourner dans son monde.

*prend la voix de Pierre Bellemare*

Je vais ici vous conter l’histoire qui est à l’origine de l’expression :
« avoir des doigts de fée »

Célestine
occupait la fonction de fée. Elle s’affairait du matin au soir à agir
de la meilleure manière qui soit dans le Royaume d’Iguilda. Tout allait
pour le mieux et tout le monde l’adorait.

Pourtant, un jour, il
y eu une violente dispute en Célestine et Augustin le Troll. Ce dernier
prétendait qu’elle l’avait transformé en Troll à son insu alors qu’il
était en fait le Prince Charmant. (NDLR : Tout le monde sait qu’Augustin est un ivrogne qui se saoule à la rosée de fleurs, c’est de notoriété publique)

Cela dit, ils en étaient arrivés là :

- Ouais ! tatata tatata tatata ! Sorcière !
- Holà !!! tititi tititi tititi tititi !!! Sale pochtron !
- Non
mais oh ! tatata tatata tatata tatata tatata tatata ! J’vais t’foutre
une de ces gifles que t’auras la trace de mes doigts sur ta joue !
- Quoi !? Et toi, tu sais c’que c’est d’avoir des doigts de fée….


… dans ta gueule ???

Et
voilà, vous savez désormais tout sur cette expression. La semaine
prochaine, je vous raconterai d’où vient l’expression suivante : «Elève
un corbeau, il te crèvera les yeux »

Bonsoir.

Ils sont beaux, ils sont frais, achetez !
Mes tous jolis doigts de fées.
Arrivés directement de la Lande
Pour tous les usages possibles, mes dames,
Pour votre satisfaction ou pour trouver l’amour,
Prenez-en un, prenez en dix, ayez bon cœur !

Pensez à ces courageux chasseurs qui ont parcouru la Lande
Rien que pour votre bon plaisir, mes dames.
N’est-ce pas un magnifique gage d’amour ?
Pour vous, ils n’ont pas hésité à transpercer des cœurs.
Et ont rapporté à foison ces délicats doigts de fées
Alors pour eux, pour leur peine, achetez !

Aujourd’hui c’est moitié prix, c’est de bon cœur
Non, ne me remerciez pas, c’est une simple preuve d’amour.
Vous ne voudriez pas gâcher l’effort de ceux qui ont traversé la Lande
Pour découvrir l’antre des fées ?
Alors ne soyez pas timide, achetez !
Et en passant, offrez-nous un sourire, mes bonnes dames.

Un mot mademoiselle, et je vous offre l’amour.
Le mien d’abord, et si vous ne le voulez pas, de quoi conquérir l’élu de votre cœur
Allez, ne sont-ils pas jolis mes doigts de fées ?
Des aussi frais, il n’y a qu’ici qu’on peut en acheter.
Je vous l’assure gentes dames,
L’arrivage est direct depuis la Lande.

Soyez bonnes avec nous mes dames,
Un bon geste, achetez !
N’ayez pas pitié de ces vilaines fées.
Elles n’ont que fiel et malice dans le cœur.
Elles volent vos enfants et vos amours,
Et les emmènes loin de vous, au-delà de la Lande.

C’est utile, un doigt de fée.
Au hasard, deux bonnes raisons d’en acheter :
Avec une simple phalange, vous faites un filtre d’amour.
Avec une poignée, vous brûlez un cœur
Et l’abandonnez aussi sec qu’un été sur la Lande.
Alors n’ayez plus aucune hésitation mesdames !

Venus en droite ligne de la Lande, ils vous offrent tous les cœurs
L’amour tel que vous l’avez toujours rêvé, Mesdames.
Achetez mes doigts de fées, achetez !

La
salle d'attente était richement décorée et l'on devinait sans mal que
le praticien ne manquait pas de moyen. Assis à attendre un homme et une
jeune femme discutaient :
-« Tu es bien sûre ma chérie que c'est ce que tu veux ? Il y a des risques » disait l'homme
-«
Ecoute mon chou, le docteur m'a déjà tout expliqué la semaine dernière
et tu sais bien que seule cette opération me permettra d'augmenter
assez mon pouvoir pour être 'miss magie 2010' » répondit-elle en
mâchant ostensiblement son chewing-gum
-« Je te rappelle que la
'miss magie 2009' cette truie maquillée à la truelle et aux pouvoir de
troll présente l'émission magique la plus regarde du moment et qu'elle
est invitée a toutes les 'party' des gens de la haute ! » ajouta-t-elle
en fixant ces ongles hyper-manucurée ...
-« Je sais mais ... »
Avant que l'homme ai pu ajouté un mot la porte s'ouvrit en grand sur un homme au sourire éclatant
-« Docteur ! » Cria la jeune femme en plaquant une bise sonore sur les joues fraîchement rasée du Chirurgien esthétique.
-« Mademoiselle, Monsieur, entrez donc. » Dit-il en s'effaçant pour laisser le passage au couple.
Il referma la porte et s'assit derrière un immense bureau en bois sombre.
-« Prenez place, je vous en prie » susurrât-il en désignant deux sièges de velours.
-«
Bien, il ne nous resta plus qu'un papier à signer et nous pourrons
commencer l'opération. Cependant, n'oubliez pas que ce genre
d'opération est illégal. Comme vous le savez couper ses doigts à une
fée revient à la tuer, c'est pour cela que nous ne leur prenons que
cinq doigts ainsi elles survivent. De plus elles viennent nous voir
d'elle-même et nous les rémunérons bien. Malgré tout je ne suis en
aucun cas responsable si la 'Société de Lutte pour le Bien Etre et
l'Intégration des Créatures Magiques' vous rend visite ... ce qui n'est
jamais arrivé à aucune de nos clientes bien entendues » assurât-il dans
un grand sourire mielleux.
Il tendit un papier à la jeune femme qui le signa sans même le parcourir.
-«
Monsieur je vous emprunte votre jolie demoiselle pour deux petites
heures. Quand elle ressortira ce sera avec de nouveaux doigts ! La
cicatrisation est très rapide d'ici demain on n'y verra plus que du feu
! » Sur ces mots il entraîna la jeune femme vers la salle d'opération
sans que l'homme es son mot à dire.
Au bout des deux heures
d'attente la porte s'ouvrit sur la jeune femme. Elle fixait sa main et
semblait aux anges en pliant et dépliant ces tous nouveaux doigts de
fée.


Peu après qu'ils furent partis le médecin ses rendit
dans une petite pièce adjacente à la salle d'opération. Là un homme
empaquetait un corps sans doigt .
-« Tu te débarrasseras du cadavre...comme d'habitude. » Lança-t-il froidement à celui-ci.
-« ok boss » répondit-il
Sans
attendre la réponse de l'homme le chirurgien avait déjà tourné les
talons sans un coup d'oeil au corps. Il pensait déjà à la prochaine
opération et à ce qu'elle lui rapportait, à ce que lui rapporterait ses
doigts de fée ...

Le petit bureau sentait la sueur et le renfermé. Longtemps auparavant,
quelqu’un avait accroché entre le panneau d’interdiction de fumer et
celui sur les issues de secours, un poster représentant un lac un peu
gris dominé par des pics enneigés. Il ne remplaçait certes pas la
fenêtre qui n’avait jamais été percée pour d’obscures raisons de coût,
mais grâce à lui, les murs paraissaient un petit peu moins proche les
uns des autres. Et à chaque fois qu’Albert avait dû descendre dans le
petit bureau, les montagnes lointaines et le reflet pâle du soleil à la
surface de l’eau avaient rendu les choses un petit peu plus
supportables.
Sauf que parmi les milles et uns changements
silencieux qui avaient suivi la vente de l’entreprise, il y avait eu le
décrochage du poster. Et quand il était entré dans la pièce, les murs
s’étaient comme refermés autour d’Albert. Coincé sur la chaise étroite
avec à peine assez de place pour ranger ses pieds devant le bureau, il
essayait maintenant de ne pas regarder dans les yeux l’homme qui lui
faisait face. Peut-être qu’il ne remarquerait rien.
Un profond
soupir lui indiqua qu’encore une fois, il avait eu tord d’espérer. «
Enfin, Albert », siffla une voix au parfum de menthe prononcé, tandis
que la main de l’homme s’abattait sur la table. « Vous rendez ce foutu
bureau bleu foncé. Contrôlez-vous un peu, mon vieux ! ».
Et pendant
qu’Albert se tassait dans sa chaise, il commença son discours. Celui la
même que le synesthésiste s’était imaginé en descendant les escaliers
menant au petit bureau et qui l’avait glacé au point que les marches
autour de lui avaient pris une teinte de banquise. Ce n’était pas la
faute de l’entreprise. Non. C’était celle à la conjoncture. Et aussi à
la concurrence, oui. Car malgré la conjoncture, qui bien évidemment
était la même pour tout le monde, haha, la concurrence se portait mieux
que l’entreprise. C’était triste à dire, mais c’était comme ça. Du coup
la direction avait dû faire des sacrifices. Et après tout, ce n’était
pas si grave pour Albert. Partir maintenant, c’était comme avoir sa
retraite avec deux ans avance. Quelque par, on pouvait même considérer
que c’était une sorte de récompense pour tous ses courageux et loyaux
efforts. Après tout, il devait être fatigué depuis tout ce temps. Avoir
son esprit qui colore l’espace autour de soi, c’était pas toujours
facile à vivre, hein ? Les regards méchants des collègues hors du
laboratoire quand on mettait un peu trop de noir, les excuses confuses
quand on se rendait compte qu’on avait rosi tout un palier. Vraiment,
ce n’était pas une sinécure. Alors du repos, juste un peu plus tôt que
prévu, c’était comme une petite faveur de l’entreprise à son si dévoué
employé, pas vrai ?

A ce point du discours, Albert ne put
réprimer un rire silencieux. Il aurait préféré le garder pour lui, que
l’autre pense qu’il croyait ses conneries, et qu’il le laisse partir
sans lui faire de soucis. Mais ça ne marchait pas comme ça quand on
était synesthésistes. Dans le reflet du bureau, il vit, avec un mélange
de facination et d'horreur, les coins de ses lèvres s’étirer pour
laisser s’échapper l’éclat muet, révélant par la même occasion des
dents régulières et propres. Et surtout, d’un jaune étincelant.

- Sors. Mais sors j'te dis, allez! Mais putain sors, bordel!!!
Une petite forme patatoïdesque vole à travers la chambre et rebondis mollement sur le mur.
Et chut brutalement sur le sol, au milieu d'une dizaine de petite soeur.
Et
je gueule, je peste, je rouène contre ce bout de plastique, épée des
temps modernes, qui ce soir ne veut plus laisser sa marque.
Enfin
si, une marque, il en a laissé le salopiot : une sorte de gribouillage,
symbole de mon impuissance, autant de coups d'épée dans l'eau.
- Et si jamais...
- Non, non, n'y pense pas, elle va revenir.
- Mais que deviendrons nous, si...
- Non! Obéis moi pour une fois, ne me fait pas penser à ça, non!
- Et si jamais c'était finit? Si elle t'avait lâché? Elle mérite mieux que toi.
- Oui, c'est vrai. Je n'ai jamais compris pourquoi elle étais venue me voir...
- Elle ne reviendra pas. C'est finit. Abandonne.
- Je ne peux pas. J'ai besoin de ça, j'en ai besoin! Tu comprends!
- Je le sais bien, n'oublie pas que je suis toi, après tout.
- Ce que je sais c'est que j'ai l'air con à me parler à moi même!
Je crois que je viens de vexer mon cerveau, il ne me répond plus.
Je plaque rageusement le stylo contre le bureau, sors une autre feuille que j'aplatis tout aussi rageusement.
Mon regard fouille, farfouille, scrute, ausculte, la moindre chose, le moindre détail.
Haletant, je la cherche, désespéré. Est elle là? Ici? Ailleurs? Cachée. Disparue.
Un frisson. Elle n'est pas là. Non, elle n'est plus là. Alors j'attends.
Je ne suis plus qu'une statue, tel un bonhomme de neige attendant le soleil.
Le
stylo en guise de balai, mes yeux ruisselant de larme remplaçant des
gros boutons brillants arrachés au costume du grand père.
Mais cette même sensation d'abandon, d'angoisse face à cette fatalité : elle ne reviendra pas, et je vais fondre, disparaître.
Une goûte de transpiration dégouline déjà de mon front, glisse sur ma joue, se mêle à mes larmes s'écrase sur mon parquet.
Je fonds.
Le majestueux bonhomme verglacé se résumera alors à une flaque qui fait floc.
Et ma feuille restera blanche comme neige.

« Oh, Kavah, as-tu vu un endroit où nous pourrions dormir ?
Non, je
n’en ai pas vu, pas plus que la queue d’un poisson ». Et ils
continuèrent leur marche à travers le désert battu par les vents.

Le
grand frère, en tête, scrutait les méandres du sable, cherchant le
subtil changement de couleur qui indiquerait qu’un point d’équilibre
s’ouvrait là. Derrière lui, le petit frère surveillait l’arrière,
guettant les lhènes et autres animaux sauvages pour qui deux vivants
constitueraient un repas de choix. A intervalles réguliers, il
demandait « Oh, Kavah, as-tu vu un endroit où nous pourrions dormir ?
». Et son frère lui répondait : « Non, je n’en ai pas vu, pas plus que
la queue d’un poisson ». Cela durait depuis trois jours entiers. Depuis
que le vent du Noir s’était levé, tronquant la vision des hommes et
emplissant leurs bouches de sable crissant.Malgré tout, les deux frères
avaient refusé de renoncer. Sans relâche, ils arrachaient leurs pas aux
sables rouges, guettant ce moment si improbable où ils verraient le
chemin du point d’équilibre se dessiner devant eux.

Cependant
le doute rongeait Kavah. Ils n’avaient plus d’eau. Ils n’avaient plus
de forces. Combien de temps pourraient-ils encore avancer avant que
leurs jambes ne se dérobent et que les sables les engloutissent ? Déjà,
sa vue s’obscurcissait, offrant au sable rouge des accents sanglants.
C’est
alors qu’apparut devant lui la queue du poisson. Il la reconnut tout de
suite, elle était comme dans les légendes. Et elle filait, lumineuse, à
travers les dunes. Sans hésiter, Kavah se jeta à sa poursuite, ignorant
le cri de surprise de son petit frère. Il courut après la queue qui
ondoyait dans le vent noir. Il la perdit de vue et la retrouva au moins
autant de fois que le jour peut se lever durant une vie d’homme. Il la
rattrapa dans un creux de dune. Et c’est là que, aussi soudainement
qu’elle était apparut, elle éclata en milles étincelles qui se
fondirent parmi les étoiles.

Kavah s’arrêta alors. Le sable
jaune crissait amicalement sous ses pas. Autour de lui, l’air était
clair et calme et la faible brise apportait à ses narines le parfum de
l’eau. Heureux, il se retourna pour fêter ce miracle avec son frère.
Mais celui-ci n’était plus derrière lui.

Le capitaine Everett était un vaillant défenseur de la loi. Il
connaissait par cœur le cœur des Délits et autres Incivilités en centre
ville. Il avait, soigneusement rangée dans son bureau, la matraque
réglementaire qu’il sortait une fois par semaine pour la polir avec
application. Et chaque matin, il repassait avec soin son pantalon pour
que le pli soit exactement au milieu de la jambe. D’ailleurs, il ne
l’aurait jamais avoué devant ses collègues, mais, il avait,
soigneusement caché dans son casier, un petit fer portatif que sa fille
lui avait offert quelques années auparavant.

Le capitaine
Everett avait vu bien des choses dans sa vie de policier. Il avait
couru après des voleurs à la tire qui semblaient flotter au dessus du
sol. Il avait tenu la main à de fraiches veuves le temps d’identifier
le contenu de la petite bouteille qu’il venait de subtilise dans leur
sac. Il avait même un jour arrêté un homme qui essayait de partir après
avoir déboulonné les aiguilles de la Grand Horloge alors que le marché
battait son plein tout autour de lui.

Mais le capitaine
Everett n’avait encore jamais vu ça. Ses yeux glissèrent doucement de
la feuille de rapport qu’il était en train de remplir au coin de la
pièce le plus éloigné de son bureau. Bien campé dans sa bassine, le
flamand rose lui renvoya un regard hautain. Réprimant un soupir de
désespoir, le capitaine saisit sa règle réglementaire et mesura le
petit sac posé sur son bureau. Dix centimètres sur huit. Le commissaire
ne voudrait jamais le croire quand il lui raconterait que le type
endimanché qu’il avait arrêté ce matin avait fait sortir le premier du
second après que le capitaine l'ait sommé de vider son sac.